• La fête du Corpus Domini ( fête Dieu) se célèbre liturgiquement le jeudi qui suit la fête de la Trinité. En France, ce jour n'étant pas chômé, elle est reportée au dimanche suivant 

     

    Fête-Dieu

    Image de la procession des fidèles derrière l’ostensoir contenant le Saint-Sacrement, via Merulana à Rome.

    Image de la procession des fidèles derrière l’ostensoir contenant le Saint-Sacrement, via Merulana à Rome.

    Fête-Dieu : le Pape invite à "se rompre" pour les autres

    26/05/2016 20:30

    Ce jeudi 26 mai 2016, à l’occasion de la solennité du Corps et du Sang du Christ, le Pape François a célébré la messe sur le parvis de la basilique Saint-Jean-de-Latran, Comme l’a fait le Christ pour nous et en mémoire de ce geste, le Pape a demandé aux fidèles «de se rompre pour les autres».

     

     

     

    Voici l'homélie du pape François, prononcée hier en la fête du Corpus Domini :

     

    « Faites cela en mémoire de moi » (1Co 11, 24.25)


    Par deux fois, l’Apôtre Paul, écrivant à la communauté de Corinthe, rapporte de commandement de Jésus dans le récit de l’institution de l’Eucharistie. C’est le témoignage le plus ancien sur les paroles du Christ lors de la Dernière Cène.

    « Faites cela ». C’est-à-dire prenez le pain, rendez grâce et rompez-le ; prenez le calice, rendez grâce et distribuez-le. Jésus commande de répéter le geste par lequel il a institué le mémorial de sa Pâque, au moyen duquel il nous a donné son Corps et son Sang. Et ce geste est parvenu jusqu’à nous : c’est le “faire” l’Eucharistie, qui a toujours Jésus comme sujet, mais qui se réalise à travers nos pauvres mains ointes d’Esprit Saint.

    « Faites cela ». Déjà précédemment Jésus avait demandé aux disciples de “faire” ce qu’il avait déjà clair dans son esprit, en obéissance à la volonté du Père. Nous venons de l’entendre dans l’Évangile. Devant les foules fatiguées et affamées, Jésus dit aux disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Lc9, 13). En réalité c’est Jésus qui bénit et rompt les pains jusqu’à rassasier tous ces gens, mais les cinq pains et les deux poissons ont été offerts par les disciples, et Jésus voulait précisément ceci : qu’au lieu de congédier la foule, ils mettent à sa disposition le peu qu’ils avaient. Et ensuite, il y a un autre geste : les morceaux de pain, rompus par les mains saintes et vénérables du Seigneur, passent dans les pauvres mains des disciples, qui les distribuent aux gens. Cela aussi c’est “faire” avec Jésus, c’est “donner à manger” avec lui. Il est clair que ce miracle ne veut pas seulement rassasier la faim d’un jour, mais il est signe de ce que le Christ entend accomplir pour le salut de toute l’humanité en donnant sa chair et son sang (cf. Jn 6, 48-58). Et cependant il faut toujours passer par ces deux petits gestes : offrir le peu de pains et de poissons que nous avons ; recevoir le pain rompu des mains de Jésus et le distribuer à tous.

    Rompre : c’est l’autre parole qui explique le sens du « faites cela en mémoire de moi ». Jésus s’est rompu, il se rompt pour nous. Et il nous demande de nous donner, de nous rompre pour les autres. Justement ce “rompre le pain” est devenu l’icône, le signe de reconnaissance du Christ et des chrétiens. Rappelons-nous Emmaüs : ils le reconnurent « à la fraction du pain » (Lc 24, 35). Rappelons-nous la première communauté de Jérusalem : « Ils étaient assidus […] à la fraction du pain » (Ac 2, 42). C’est l’Eucharistie, qui devient depuis le commencement le centre et la forme de la vie de l’Eglise. Mais pensons aussi à tous les saints et saintes – célèbres ou anonymes – qui se sont « rompus » eux-mêmes, leur propre vie, pour “donner à manger” à leurs frères. Que de mamans, que de papas, avec le pain quotidien, coupé sur la table de la maison, ont rompu leur cœur pour faire grandir leurs enfants, et les faire bien grandir ! Que de chrétiens, comme citoyens responsables, ont rompu leur propre vie pour défendre la dignité de tous, spécialement des plus pauvres, des exclus et des discriminés ! Où trouvent-ils la force pour faire tout cela ? Justement dans l’Eucharistie : dans la puissance d’amour du Seigneur ressuscité, qui aujourd’hui aussi rompt le pain pour nous et répète : « Faites cela en mémoire de moi ».

    Puisse aussi le geste de la procession eucharistique, que nous allons accomplir dans peu de temps, répondre à ce mandat de Jésus. Un geste pour faire mémoire de Lui ; un geste pour donner à manger à la foule d’aujourd’hui ; un geste pour rompre notre foi et notre vie comme signe de l’amour du Christ pour cette ville et pour le monde entier."


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    L'abbé VINCENT lors de ses 90 ans

     L'abbé Robert VINCENT lors de ses 90 ans

     

     

     La vie et la carrière ecclésiastique de celui qui vient de nous quitter tiennent en quelques dates toutes simples.

     L’abbé Robert VINCENT est né le 4 novembre 1922 à Carnac, près de Sauzet. Au lendemain de son ordination sacerdotale le 13 mars 1948 à la cathédrale de Cahors, il est nommé à Crayssac en tant que "vicaire économe". Par ce ministère, qui n'existe plus dans l'Eglise d'aujourd'hui, lui sont confiés, et à un très jeune âge encore, tous les pouvoirs d'un curé de paroisse, mais sans le privilège de la stabilité qui est le caractère essentiel de cette fonction. Il s'enracine alors, et pour toujours, dans un secteur qu'il ne quittera plus, même pour la retraite : curé de Mercues de 1966 à 1999, il se retire ensuite quelques années à la Maison des Oeuvres de Cahors, puis enfin à l’EPAD de Catus, sans jamais rompre avec la vie chrétienne locale.

     Cette vie est en apparence sans relief. En apparence seulement. Derrière ces dates si modestes, si peu nombreuses, se dissimule toute une spiritualité, toute une conception de la vie chrétienne et du sacerdoce. La vie de l'abbé Vincent, et c'est ce qui la rend à ce point extraordinaire, a été une vie intégralement ordinaire. Ordinaire parce que faite d'ordre, de régularité et de fidélité. Ordinaire parce que totalement insérée dans l'ordre de la grâce, la grâce de son baptême et de son ordination sacerdotale. Ordinaire parce qu'humblement située dans la droite ligne de celui qui lui avait montré la route à suivre, l'abbé Pagès, son oncle, qui fut longtemps le curé de Labastide-du-Vert et le desservant de la paroisse de Saint-Médard, aujourd'hui dans notre groupement paroissial de Catus.

     Sa vie, ce fut le Christ, l’Eglise, ses paroisses de Crayssac et de Mercues. On peut même dire que, pour lui, ces trois pôles se confondaient. Il a donné du fruit là où Dieu l’a planté, en faisant toujours de son mieux. Il aimait raconter qu’il avait laissé ses paroisses "en bon état". Cela nous parait peut-être une petite ambition et une autosatifaction sans beaucoup d'envergure. Ne nous y trompons pas. Il voulait dire par là, que malgré la sécularisation et la crise de la vie rurale, il avait réussi, pour la part qui lui revenait, à préserver la foi et l'amour du Christ dans cette petite portion d'Eglise qui lui avait été confiée. L'âge venu, il a transmis la mission à d'autres, mais sans jamais s'isoler de la vie chrétienne du secteur. Il prenait des nouvelles des uns et des autres, qu'il n'avait jamais cessé de considérer comme des membres de sa famille. Quand il était curé, on le rencontrait peu en dehors de sa paroisse, car il était trés discret. Mais ce n'était pas pour autant un sauvage, barricadé dans son presbytère. Permettez-moi ce souvenir personnel : à l'époque, dans ma paroisse de Luzech, le pèlerinage de Notre-Dame-de-l'Île était le plus important de la région. Y affluaient des foules nombreuses et ferventes ; les curés des environ venaient y célébrer la messe à tour de rôle. J’avais dix ans, et le curé de Mercues, qui me paraissait bien âgé (il était plus jeune que moi aujourd’hui!), me semblait l'une des figures tutélaires de ce grand rassemblement. Il me paraissait être là depuis toujours et pour toujours, comme les statues à la fois impressionnantes et familières de nos églises...

     L’abbé Vincent, sans être maniaque, aimait le travail bien fait. Il ne supportait pas les choses imprécises ou bâclées, la mauvaise volonté ou la paresse. Et il n'hésitait pas à le faire savoir – ce qui a pu lui valoir la réputation d'un caractère difficile. Moi qui ai travaillé quinze ans avec lui, je peux témoigner que cela m'a toujours été agréable et d'un grand profit.

     Son départ pour la Maison des Oeuvres de Cahors en 1999 ne l'a pas jeté dans l'inaction et l'indifférence à la vie de l'Eglise. Bien au contraire. Pendant plusieurs années, il est devenu l’auxilliaire précieux de tous les curés de la vallée du Lot. Ne ménageant ni son temps ni sa peine pour venir présider une fête votive, des obsèques, une messe dominicale. Il était extrèmement demandé, et peut-être certains en ont-ils abusé... A Cahors, il s'est beaucoup dépensé au service de l’aumônerie de l’hôpital qui sans lui aurait eu beaucoup de mal à remplir certains aspects de sa mission.

     Il aimait beaucoup venir à Catus. Du temps que j'assumais la double charge de curé des groupements paroissiaux de Catus et de Puy-L’Evêque, il venait à Catus à peu près toutes les semaines pour célébrer les messes dominicales et des obsèques.

     Son long et profond enracinement dans notre secteur l'avait rendu fin connaisseur de nos territoires et aussi de la psychologie humaine. Il ne se laissait pas facilement tromper ou prendre en défaut. Dans une paroisse où officient plusieurs prêtres, il peut parfois être tentant de les opposer et de jouer la division, ou tout au moins sur les différences, pour obtenir de l’un ce que l’autre pourrait refuser. Avec lui, on savait que ça ne marchait pas, car il était la loyauté même. Quel sens de l'Eglise! Quelle humilité! Quel humour aussi : il fallait voir avec quel esprit, avec quel sens du récit, il m'infomait des avances dont il avait été l'objet en mon absence... J'ai pu compter sur lui largement, sans restriction, sans ombre.

     Cette lucidite, il ne l'avait pas que pour les autres. Il l'exerçait sur lui-même. Se rendant compte que ses reflexes baissaient, il a décidé de sa propre initiative de faire le sacrifice de son autonomie en arrêtant de conduire. « Avant de provoquer une catastrophe », disait-il.  Et, en cessant de prendre le volant, il n'a pas cessé de rendre service, toujours reconnaissant envers ceux qui lui servaient de taxi. A ces personnes aussi, je veux dire aujourd'hui toute ma gratitude, pour notre cher abbé Vincent et pour le service de l'Eglise.

     Le moment étant venu pour lui de quitter Cahors, il a choisi de venir dans cette commune de Catus, avec laquelle il avait tissé des liens solides. Catus, c’était aussi pour lui un peu Crayssac et un peu Mercues, où il avait laissé une bonne partie de son coeur. A l'occasion de célébrations, il revoyait souvent de ses anciens paroissiens ; il partageait souvent avec moi la joie que lui procuraient ces rencontres. A la maison de retraite, la messe du vendredi lui revenait de droit. Quand il n’a plus pu la célébrer seul, il a continué à participer au groupe de prière qui se réunit ce jour-là.

     Tant qu’il l'a pu, il a célébré la messe tous les matins à la chapelle du presbytère. Puis est venu le temps du fauteuil roulant. Et là encore, grâce à l'aide de paroissiens admirables eux aussi, il était présent pour concélébrer la messe dominicale, à l'église ou à la chapelle l'hiver, ce qui est techniquement un peu plus difficile et méritoire! Il était encore parmi nous il y a un mois. Cette tenacité à s'accrocher jusqu'au bout à la vie de l'Eglise et à ses fonctions sacerdotales a quelque chose de sublime.

     L’abbé Vincent aimait beaucoup sa vie à l’EPAD de Catus, les soins et les attentions dont il était l’objet. Il s’y est senti vraiment chez lui. Cela aura été un peu sa dernière famille. Se sentant décliner, il avait demandé plusieurs fois l’onction des malades. Le jeudi avant sa mort, il a reçu dans sa chambre, avec une joie d'enfant, la statue de Notre-Dame-de-Rocamadour venue à Catus dans le cadre de la Mission Zachée.

     L’abbé Vincent a gardé sa lampe allumée tout au long des quatre-vingt-quatorze années passées sur cette terre et de ses soixante-huit années de sacerdoce.

     Je n'ai pas voulu vous faire le portrait d'un saint de vitrail. Il a été un être humain,avec ses contrastes, comme chacun de nous ici. Aussi a-t-il encore besoin de nos prières. Surtout méditons et imitons chacun dans notre état de vie sa fidélité et sa disponibilité. Il me disait il y a encore une semaine : « Je partirais bien, mais c’est le Patron qui décide... Alors qu’il en soit fait comme il voudra!»

     Voilà que votre Patron et le nôtre vous a rappelé, cher abbé Vincent. Que votre voyage vers Lui soit simple et droit, comme l'a été votre vie. Jusqu'à ce lieu du repos que vous avez tant mérité!

    Abbé Michel CAMBON


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  • Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

    Quelques photos aériennes de l'église de Gigouzac

     

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    Cardinal Sarah : comment remettre Dieu au cœur de la liturgie

     

    http://www.famillechretienne.fr/vie-chretienne/liturgie/cardinal-sarah-comment-remettre-dieu-au-caeur-de-la-liturgie-194987

     

    Famille Chrétienne : Il y a quelques semaines, vous avez émis le souhait de voir “remis au centre le sacrement des sacrements”, c’est-à-dire l’Eucharistie. Pour quelle raison?

    Le Cardinal Sarah : Je souhaite engager une grande réflexion sur cette question, afin de remettre l’Eucharistie au centre de notre vie. 
    Je constate que beaucoup de nos liturgies deviennent des spectacles. Souvent, le prêtre ne célèbre plus l’amour du Christ à travers son sacrifice, mais une rencontre entre amis, un repas convivial, un moment fraternel. En cherchant à inventer des liturgies créatives ou festives, nous courons le risque d’un culte trop humain, à la hauteur de nos désirs et des modes du moment. Peu à peu, les fidèles s’éloignent de ce qui nous donne la Vie. Pour les chrétiens, l’Eucharistie, c’est une question de vie ou de mort!

    Famille Chrétienne : Comment remettre Dieu au centre?

    Le Cardinal Sarah : La liturgie est la porte de notre union à Dieu. 
    Si les célébrations eucharistiques se transforment en autocélébrations humaines, le péril est immense, car Dieu disparaît. Il faut commencer par replacer Dieu au centre de la liturgie. Si l’homme en est le centre, l’Église devient une société purement humaine, une simple ONG, comme l’a dit le pape François. Si, à l’inverse, Dieu est au cœur de la liturgie, alors l’Eglise retrouvera sa vigueur et sa sève“Dans notre rapport avec la liturgie se joue le destin de la foi et de l’Eglise”, écrivait de manière prophétique le Cardinal Joseph Ratzinger.

    Famille Chrétienne : Quel remède recommandez-vous?

    Le Cardinal Sarah : 
    La reconnaissance de la liturgie comme œuvre de Dieu suppose une vraie conversion du cœur. Le concile Vatican II insistait sur un point majeur: dans ce domaine, l’important n’est pas ce que nous faisons, mais ce que Dieu fait. Aucune œuvre humaine ne pourra jamais réaliser ce qui se trouve au cœur de la messe: le sacrifice de la croix.
    La liturgie nous permet de sortir des murs de ce monde. 
    Retrouver la sacralité et la beauté de la liturgie requiert donc un travail de formation pour les laïcs, les prêtres et les évêques. Il s’agit d’une conversion intérieure.
    Pour remettre Dieu au centre de la liturgie, il faut aussi le silence: cette capacité de se taire pour écouter Dieu et sa parole. J’affirme que nous ne rencontrons Dieu que dans le silence et l’approfondissement de sa parole dans les profondeurs de notre cœur.

    Famille Chrétienne : Comment faire concrètement?

    Se convertir, c’est se tourner vers Dieu. 
    Je suis profondément convaincu que nos corps doivent participer à cette conversion. Le meilleur moyen est certainement de célébrer – prêtres et fidèles – tournés ensemble dans la même direction: vers le Seigneur qui vient. Il ne s’agit pas, comme on l’entend parfois, de célébrer le dos tourné aux fidèles ou face à eux. Le problème n’est pas là. Il s’agit de se tourner ensemble vers l’abside qui symbolise l’Orient où trône la croix du Seigneur ressuscité.
    Par cette manière de célébrer, nous expérimenterons, jusque dans nos corps, la primauté de Dieu et de l’adoration. Nous comprendrons que la liturgie est d’abord notre participation au sacrifice parfait de la croix. J’en ai fait personnellement l’expérience
    ; en célébrant ainsi, l’assemblée, avec le prêtre à sa tête, est comme aspirée par le mystère de la croix au moment de l’élévation.

    Famille Chrétienne : Mais cette manière de faire est-elle autorisée?

    Le Cardinal Sarah : Elle est légitime et conforme à la lettre et à l’esprit du Concile. En tant que préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 
    je tiens à rappeler que la célébration “versus orientem” est autorisée par les rubriques du Missel, qui précisent les moments où le célébrant doit se retourner vers le peuple. Il n’est donc pas besoin d’autorisation particulière pour célébrer face au Seigneur. Ainsi, dans une tribune publiée par “L’Osservatore Romano”, en juin 2015, j’ai proposé que les prêtres et les fidèles se tournent vers l’Orient au moins pendant le rite de la pénitence, pendant le chant du Gloria, les oraisons et la prière eucharistique.

    Famille Chrétinne : Dans l’esprit de beaucoup, le changement d’orientation de l’autel est lié à Vatican II. Est-ce vrai?

    Le Cardinal Sarah : 
    Plus de cinquante ans après la clôture de Vatican II, il devient urgent que nous lisions ses textes! Le Concile n’a jamais demandé de célébrer face au peuple! Cette question n’est pas même abordée par la constitution “Sacrosanctum Concilium”… Bien plus, les Pères du Concile voulaient souligner la nécessité pour tous d’entrer en participation du mystère célébré. Dans les années qui ont suivi Vatican II, l’Eglise a cherché les moyens de mettre en œuvre cette intuition.
    Ainsi, célébrer face au peuple est devenu une possibilité, mais pas une obligation. La liturgie de la Parole justifie le face-à-face du lecteur et des auditeurs, le dialogue et la pédagogie entre le prêtre et son peuple. Mais dès que nous arrivons au moment où l’on s’adresse à Dieu – à partir de l’offertoire –, il est essentiel que le prêtre et les fidèles se tournent ensemble vers l’Orient. Cela correspond tout à fait à ce qu’ont voulu les Pères conciliaires.
    Je crois qu’il faut revenir au texte du Concile. Certaines adaptations à la culture locale n’ont probablement pas été assez mûries. Je pense à la traduction du Missel romain. Dans certains pays, des éléments importants ont été supprimés, notamment au moment de l’offertoire. 
    En français, la traduction de l’ “Orate fratres” a été tronquée. Le prêtre devrait dire: “Priez mes frères pour que mon sacrifice qui est aussi le vôtre soit agréable à Dieu le Père tout-puissant.” Et les fidèles de répondre: “Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice pour la louange et la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute sa sainte Eglise.” A l’audience qu’il m’a accordée, le samedi 2 avril, le Pape m’a confirmé que les nouvelles traductions du Missel romain doivent impérativement respecter le texte latin.

    Famille Chrétienne : Que faites-vous de la participation des fidèles?

    Le Cardinal Sarah : La participation des fidèles est primordiale. Elle consiste avant tout à se laisser entraîner à la suite du Christ dans le mystère de sa mort et de sa résurrection. 
    “On ne va pas à la messe pour assister à une représentation. On y va pour participer au mystère de Dieu”, a rappelé le Pape François tout récemment. L’orientation de l’assemblée vers le Seigneur est un moyen simple et concret de favoriser une vraie participation de tous à la liturgie.
    La participation des fidèles ne saurait donc être comprise comme la nécessité de faire “quelque chose”. Sur ce point, nous avons déformé l’enseignement du Concile. Au contraire, il s’agit de laisser le Christ nous prendre, et nous associer à son sacrifice. Seul un regard trempé dans une foi contemplative nous gardera de réduire la liturgie à un spectacle où chacun aurait un rôle à jouer. L’Eucharistie nous fait entrer dans la prière de Jésus et dans son sacrifice, car Lui seul sait adorer en esprit et en vérité.

    Famille Chrétienne : Quel sens l’Eglise donne-t-elle à cette question de l’orientation?

    Le Cardinal Sarah : D’abord, nous ne sommes pas les seuls à prier de manière orientée. Le Temple juif et les synagogues ont toujours été orientés. En retrouvant cette orientation, nous pourrons repartir vers nos origines. Je constate aussi que des non chrétiens, les musulmans en particulier, sont orientés pour prier.
    Pour nous, la lumière, c’est Jésus Christ. Toute l’Eglise est orientée vers le Christ. “Ad Dominum”. 
    Une Eglise refermée sur elle-même en un cercle clos aurait perdu sa raison d’être. Pour être elle-même, l’Eglise doit vivre face à Dieu. Notre point de référence, c’est le Seigneur! Nous savons qu’Il a vécu avec nous et qu’Il est reparti vers le Père sur le mont des Oliviers, situé à l’est de Jérusalem. Et qu’Il reviendra de la même manière. Rester tournés vers le Seigneur, c’est L’attendre chaque jour. Il ne faudrait pas que Dieu se plaigne constamment: “Ils tournent vers moi leur dos au lieu de tourner vers moi leur visage!” (Jr 2, 27). 
    A la messe, nous sommes d’abord présents pour Dieu. Si nous ne tournons pas notre regard de manière radicale vers Dieu, notre foi deviendra tiède, vagabonde et incertaine. Quand j’étais enfant de chœur, j’observais avec attention la délicatesse et la ferveur avec lesquelles les missionnaires célébraient leurs messes. Grâce à eux, j’ai compris que, quand le prêtre dit
    : “Il est grand le mystère de la foi”, il ne s’agit pas d’une formule!
    Sans la foi, que peut signifier l’Eucharistie
    ? Souvenez-vous que beaucoup de disciples ont quitté Jésus au moment où Il leur a dit: “Je vous donne mon corps à manger.” Aujourd’hui encore, beaucoup Le lâchent… Ils sont présents physiquement à la messe, mais leur foi est défaillante, affaiblie par le manque de ferveur de notre temps et le paganisme de nos sociétés. C‘est la foi qui introduit les hommes dans le mystère de Dieu qui aime jusqu’à la mort.
    Et je meurs aussi dans chaque Eucharistie, comme le dit saint Paul : “Je meurs chaque jour” (Rm 15). Si nous mourons dans l’Eucharistie, nous savons que c’est pour avoir la vie nouvelle. La messe doit être précédée par une vie de prière intense à la maison.
    La célébration de l’eucharistie sera dense si chaque chrétien cultive une profonde intériorité et une intense vie de prière quotidienne.


     

    Souhaitons que ce texte soit un prélude à la redécouverte du silence, de la contemplation... et à la disparition de ces autels face au peuple qui ont été édifiés partout jusqu'à devenir des taches anti-liturgiques dans les choeurs de nos belles églises.


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    AVIS DE DECES

    Mgr Laurent CAMIADE, Evêque de Cahors,
    les prêtres et les diacres du diocèse, sa famille et ses amis,
    vous font part du décès de

    Monsieur l’abbé Robert VINCENT

    survenu le lundi 23 mai à l’âge de 94 ans et dans la 68ème année
    de son ordination sacerdotale.

    Ses funérailles seront célébrées en l’église de Catus le mercredi 25 mai 2016 à 15 h

    L’inhumation se fera au cimetière de Mercues.

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    Diocèse de Cahors, Service communication / 134, rue Frédéric Suisse 46000 Cahors 05 65 35 25 84 / 06 09 86 55 82 – communication@diocesedecahors.fr 


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