• http://saint-sepulcre-toulouse.eklablog.com/gazette-tolosane-c25543496 

     

     

    Le 8 décembre 2015, nous sommes entrés dans une année jubilaire. Elle a débuté par l’ouverture d’une « porte sainte » à la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception, et se terminera le jour de la solennité du Christ-Roi, dernier jour du calendrier liturgique. C’est un jubilé extraordinaire, celui de la miséricorde. Le pape l’a promulgué le 11 avril 2015 par la bulle Misericordiae Vultus (littéralement : « le Visage de la Miséricorde »).

     

     

    L’Année Sainte, une chance pour notre foi

     

    Depuis le premier jubilé, promulgué en 1300 par le pape Boniface VIII pour célébrer l’anniversaire de l’Incarnation, l’Eglise développe la longue tradition des « années saintes ». Ce pape (celui-là même qui eut des démêlés avec le roi Philippe le Bel et fut giflé par son envoyé Guillaume de Nogaret) avait prévu un jubilé par siècle. A partir de 1475, afin de permettre à toute génération de vivre au moins une année sainte,  il fut établi qu’il y aurait un jubilé ordinaire tous les vingt-cinq ans, mais qu’on pourrait aussi décréter un jubilé extraordinaire chaque fois qu’on souhaiterait souligner  un évènement ou un anniversaire particulièrement important. De 1300 à nos jours, il y a eu vingt-six années saintes ordinaires ; la dernière a eu lieu en 2000 et a correspondu à des journées mondiales de la jeunesse, une autre et nouvelle forme de jubilé, si l’on y regarde bien. Les premiers jubilés extraordinaires ont été décrétés au XVIème siècle ; les derniers sont ceux de 1933 (XIXe centenaire de la Rédemption) et de 1983 (pour rappeler les mille-neuf cent cinquante ans de ce même événement).

     

    Cette tradition qui ne date que du moyen-âge s’enracine pourtant spirituellement dans les institutions de l’ancien testament. Le Lévitique nous apprend ainsi que, toutes les « sept semaines d’années », s’ouvre une année jubilaire, pendant laquelle les terres mises en gage seront rendues à leur propriétaire, les dettes, effacées, et les esclaves, libérés. En quelque sorte donc, une « remise du compteur à zéro » qui rend visible le travail de la grâce par laquelle Dieu libère son peuple, lui donne le salut et la joie. C’est bien à la tradition vétéro-testamentaire du jubilé que Jésus se réfère dans la synagogue de Nazareth, lorsqu‘il lit ce passage du  livre d’Isaïe : « Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur »

     

    A l’occasion de chaque année sainte, une porte spéciale est donc ouverte ; non seulement à saint-Pierre de Rome, l’éminent sanctuaire de la colline du Vatican où saint Pierre fut martyrisé, mais également dans les trois autres « basiliques majeures » de la ville : Saint-Jean-de-Latran, qui est, ne l’oublions pas la cathédrale du pape en tant qu’évêque de Rome, Saint-Paul-hors-les-Murs, où l’apôtre des Nations fut inhumé, et Sainte-Marie-Majeure, le premier sanctuaire marial, au moins d’Occident. Ces portes saintes expriment évidemment l’ouverture, le passage, l’accueil, la transition vers des réalités nouvelles, la rencontre… Toutes choses qui sont au cœur de toute démarche de pèlerinage et finalement de toute la vie chrétienne. En plus des portes saintes romaines, le pape François a voulu que chaque diocèse ait la sienne, dans un lieu de pèlerinage local, dans la cathédrale…, afin que tous puissent accomplir la démarche jubilaire et en recevoir les fruits.

     

    Dieu inlassablement miséricordieux

     

    La miséricorde est un thème habituel de la communication et du magistère du Saint-Père, et ce depuis son premier angélus. Le dimanche 17 mars 2013, quatre jours après son élection, le pape François apparaît pour la première fois à la fenêtre des appartements pontificaux. Il commente l’évangile du jour, la femme adultère, et centre son propos sur ce thème : « Ressentir de la miséricorde… Ce mot change tout. C’est le mieux que nous puissions ressentir : cela change le monde ! Un peu de miséricorde fait en sorte que le monde soit moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui est tellement patient ».

     

    Pendant l’angélus du 11 janvier 2015, le pape a proprement martelé ce thème de la miséricorde : « Il y a tellement besoin, aujourd’hui, de miséricorde… Et il est important que les fidèles laïcs la vivent et l’apportent dans les différents milieux de la société. En avant ! Nous sommes en train de vivre le temps de la miséricorde : c’est maintenant le temps de la miséricorde ». Et dans son message pour le Carême 2015, il enfonce le clou : « Combien je désire que les lieux où l’Eglise se manifeste, ainsi que nos paroisses et, spécialement, nos communautés, deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence ! »

     

    Qu’est-ce que la miséricorde ?

     

    Au niveau simplement humain, la miséricorde est une bonté d’indulgence et de pardon envers une personne coupable d'une faute et qui s'en repent. Au niveau théologique, la miséricorde, comme la sainteté, est d’abord un attribut propre de Dieu : lui seul peut comprendre, pardonner et libérer le cœur de l’homme, le renouveler dans sa dignité, pour qu'il puisse se remettre debout et accomplir le projet de Celui qui l’a créé pour le bonheur. La miséricorde, avant de l’exercer (toujours par grâce !), nous en sommes d’abord les destinataires, les bénéficiaires !

     

    Le mot latin misericordia signifie littéralement : avoir son cœur (cor) auprès des pauvres (miseri en latin) ; avoir un cœur qui bat pour les pauvres », rappelait le cardinal Kasper. « Ce thème si central dans la Bible et tellement essentiel pour le monde d’aujourd’hui est à peine mentionné dans les lexiques et manuels de théologie dogmatique », regrette le cardinal Kasper. Or, pour l’ancien président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens sous Jean-Paul II, la miséricorde est pourtant « l’attribut divin qui occupe la première place », « l’expression de l’être même de Dieu qui est Amour », qui « exprime l’être de Dieu qui se penche avec bienveillance sur les hommes et sur le monde ». 

     

    Saint Augustin définissait la miséricorde comme un cœur compatissant pour la misère d’autrui et l’ensemble des moyens d’y subvenir. Pour parler de la miséricorde, l’hébreu biblique emploie en effet le mot rahanim, les « entrailles ». Dieu lui-même se laisse remuer jusqu’au ventre. «Dieu est un Dieu qui voit la misère de son peuple et entend ses cris, explique le cardinal Kasper. Il n’est ni mort ni muet, il est un Dieu vivant qui se préoccupe de la détresse de l’homme, qui parle, agit et intervient, qui sauve et délivre. » 

     

    L’Eglise a longtemps promu les « œuvres de miséricorde » : derrière une expression apparemment désuète, se cachent des réalités très concrètes et totalement nécessaires et actuelles : nourrir les affamés, abreuver les assoiffés, vêtir les personnes nues, accueillir les étrangers, les pèlerins et les gens dans le besoin, visiter les malades, annoncer la Bonne Nouvelle aux prisonniers et aux captifs, enterrer les morts. L’exemple le plus sublime en est le bon Samaritain, l’homme exécré qui vient en aide à celui qui est tombé aux mains des brigands, et qui, la veille, n’aurait même pas daigné adresser un regard à celui qui allait être son bienfaiteur. L’exemple aussi de Jésus lui-même, qui  « pris aux entrailles » devant une foule désemparée et affamée, prend tout de même le temps de l’« enseigner longuement » avant de la nourrir, et qui révèle par là que la première des miséricordes, la plus grande des charités, c’est l’annonce de la Parole de  Dieu.

     

    A partir du XVIIe siècle, la piété envers la Miséricorde Divine prend la forme du culte du Sacré-Cœur, qui réussit à s’imposer dans les cœurs malgré les sécheresses d’un jansénisme extrêmement présent jusqu’à la fin du XIXème siècle. Au milieu du XXe siècle, en Pologne, les apparitions du Christ miséricordieux à la religieuse Faustine Kowalska, aujourd’hui canonisée, contribuent au renouveau de la dévotion envers la Miséricorde de Dieu. A cette occasion, le Seigneur rappelle le devoir inconditionnel pour tout homme de s’abandonner à la bonté de Dieu et d’en être aussi l’instrument auprès des autres, condition absolue du pardon des péchés et des peines. « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi… ». De ce message, saint Jean-Paul II fit en 2000 une date liturgique, le dimanche de la divine Miséricorde.

     

    Des missionnaires pour chaque diocèse

     

    « Voici le moment favorable pour changer de vie ! Voici le temps de se laisser toucher au cœur », déclare le pape François. Pour lui, tous sont invités à reprendre la route, nul n’est trop loin pour Dieu. Il n’y a pas de si grand pécheur que Dieu ne puisse guérir et relever. Et les prêtres doivent être les premiers vecteurs de cette grâce divine. Pour cela, il leur a largement donné les moyens de donner a tout homme de bonne volonté le pardon du Seigneur..Le pape envoie à cette fin des « missionnaires de la miséricorde » : « des prêtres à qui j’aurai donné l’autorité pour pardonner aussi les péchés qui sont réservés au Siège apostolique ». Ces « hérauts de la joie du pardon » doivent être accueillis par chaque diocèses à travers le monde.

     

    Soyons  miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux

    En ces derniers jours de Carême de l’année de la miséricorde, et sur lequel le pape a tout particulièrement insisté, nous avons peut-être exercé d’une manière spéciale ce bel appel à nous faire «un cœur de pauvre » qui est au centre de l’Evangile : « Montrez-vous miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux » (Luc, 6, 36). Disciples de Celui qui est prêt à tout pour sauver la brebis perdue, découvrons, redécouvrons et faisons découvrir aux autres que notre Dieu est un libérateur, un médecin, un consolateur. Relisons les paraboles du Bon samaritain et du Fils prodigue ! Nous sommes cet homme blessé, laissé pour mort au bord de la route… Nous sommes ce fils gâté, révolté, puis ruiné et revenu de tout… Relevés et cajolés par ce Dieu à la paternité sublime, extrême, irrationnelle, qui vient panser toutes les blessures… Pourvu que nous ne les lui cachions pas et que nous reconnaissions avoir besoin de Lui … Et, en toute humilité, ces blessures, ces souffrances, sachons les porter les uns les autres, les partager, les échanger si nous le pouvons, ainsi que le recommande saint Paul aux Colossiens : « Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience; supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement, si l'un a contre l'autre quelque sujet de plainte; le Seigneur vous a pardonnés, faites de même à votre tour. Et puis, par-dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection » (3, 12-14). Alors si nous savons faire cela, nos communautés, grandes ou petites, nos familles humaines ou religieuses, souvent traversées par la désunion, les conflits et l’incommunicabilité, toutes les cellules de vie dans lesquelles le Seigneur nous a placés pourront retrouver la joie et la force de la jeunesse, qui n’est pas autre chose que l’éternité !

    Abbé M. CAMBON

     

     


    votre commentaire
  •  

    http://www.abbaye-chancelade.com/?page_id=89

     

    LE BIENHEUREUX ALAIN de SOLMINIHAC (1593-1659 )

     

    Le bienheureux Alain de Solminihac, évêque de Cahors

     

    Les grandes dates de sa vie

     

                Alain de Solminihac est né le 25 novembre 1593 au Château de Belet, en Dordogne, d’une famille catholique de petite noblesse rurale.

    Il songeait à devenir Chevalier de Malte, vocation à laquelle le préparait son éducation, quand les circonstances firent de lui, à l’âge vingt ans, un abbé de Chancelade, Abbaye de Chanoines Réguliers de Saint Augustin toute proche de Périgueux (5 septembre 1614). Les bâtiments étaient en ruine.La Communautése trouvait  réduite à trois religieux. Alain vit, dans cette désignation, un signe de Dieu, se consacra à Lui entièrement et décida de réformer cette Maison.La Franceconnaissait alors un renouveau religieux avec l’éclosion de l’école française de spiritualité dans le sillage du concile de Trente.

    Afin de se préparer à cette tache, Alain prit l’habit religieux, s’exerça à l’oraison mentale et fit sa profession le 28 juillet 1616. Il devint prêtre le 22 septembre 1618.

    Après son ordination, il partit pour Paris afin d’y compléter sa formation intellectuelle et spirituelle et pour enquêter sur la manière dont s’opérait la réforme des Chanoines Réguliers, sous la direction du Cardinal deLa Rochefoucauldet du Père Charles Faure. Il resta quatre ans à Paris, suivant les cours dela Sorbonneoù il subit l’influence d’André Duval. Il fréquenta les milieux spirituels : il put voir notamment, à plusieurs reprises, Saint François de Sales lors du séjour que fit celui-ci dans la capitale en 1619. Il fréquenta aussi le Cardinal dela Rochefoucauldet Charles Faure. Enfin il fit les Grands Exercices Spirituels de Saint Ignace sous la direction du jésuite Antoine Le Gaudiery, célèbre pour son talent à diriger les âmes. Il suivit, jusqu’à la mort, les résolutions qu’il prit durant cette retraite. En octobre 1622, il était de retour à Chancelade.

    Pour comprendre Alain de Solminihac, il faut toujours se reporter à ce séjour qui orienta définitivement son esprit. C’est là qu’il entra vraiment en relation avec les animateurs dela RéformeCatholiqueen France et qu’il reçut la formation qui lui manquait auparavant.

    Dès son retour à Chancelade, il se préoccupa de recevoir la bénédiction abbatiale. Elle lui fut conférée le jour de l’Epiphanie par l’Evêque de Périgueux, Monseigneur dela Béraudière, qui l’avait déjà ordonné prêtre.

    Il commença immédiatement son œuvre de réformateur. Il reconstruisit l’église et les bâtiments claustraux tels que nous les voyons aujourd’hui. Il reconstitua la communauté et en treize ans, il reçut cinquante nouveaux chanoines. Il leur donna une formation très profonde. Il leur donna  une direction spirituelle collationnée sous le nom d’Avis.

    C’est un texte qui mérite de prendre place parmi les meilleurs ouvrages spirituels du temps. Il les orienta en même temps, vers l’apostolat, conformément à leur vocation. Chancelade assura désormais et l’office public et le service pastoral. En quelques années, l’Abbaye jouissait d’une réputation bien établie. Il en sera ainsi jusqu’àla Révolution.Lesuccès d’Alain de Solminihac fut impressionnant et lui valut une réputation étendue. Si la réforme française des Chanoines Réguliers avait tourné autrement, l’Abbé de Chancelade aurait pu se trouver placé à la tête d’une vaste Congrégation de Chanoines Réguliers répandue à partir de Chancelade dans le sud et l’ouest du royaume.

     

    Cette réputation attira très vite sur lui l’attention du roi Louis XIII, du Cardinal de Richelieu et du Pape Urbain VIII. Comme il fallait, à tout prix, trouver des évêques en un temps où la réforme de l’Eglise était à l’ordre du jour, on pensa à lui. On songea d’abord à lui confier Lavaur qu’il refusa, souhaitant se consacrer au développement de la réforme de Chancelade. Il ne put se dérober quand il fut prévenu de sa nomination à Cahors. C’était alors un des Evêchés les plus importants de France. Il était dans une triste situation et il fallait, pour le reprendre en mains, un homme doué de beaucoup d’énergie. En acceptant cette charge il mit une seule condition : pouvoir conserver l’Abbatiat de Chancelade afin d’y implanter plus solidement la réforme, déjà étendue aux Abbayes de Sablonceaux, près de Saintes, dela Couronne, près d’Angoulême et au prieuré Saint-Gérald à Limoges. Malgré les difficultés, il conserva sa charge d’Abbé  jusqu’à l’élection de son successeur, Jean Garat, qui entra en fonction en 1658.

    En attendant de recevoir les bulles pontificales, Alain de Solminihac envisagea l’ensemble de ses nouveaux devoirs dans le Pontificat. Il vit les traités concernant l’Evêque, qui étaient nombreux. Il étudia les décrets du concile de Trente. Il s’imprégna de la vie de  saint Charles Borromée et des actes de l’Eglise de Milan. Il lut aussi les annales de Baronius et chercha à voir comment agissaient les évêques de l’Eglise primitive. Enfin, il reprit l’enseignement de saint Augustin sur la vie commune des clercs et organisa sa maison épiscopale en conséquence. De cette étude de plusieurs mois, complétée par des conversations et des correspondances avec des évêques très estimés, sortit un plan de vie épiscopale très précis : vie commune de l’Evêque avec un groupe de Chanoines Réguliers, spiritualité puisée aux sources des premiers siècles chrétiens ; application du concile de Trente et implantation, à Cahors, des institutions milanaises. C’étaient là les idées des grands réformateurs qu’il avait rencontrés à Paris.

    Alain de Solminihac était tout à cette préparation quand il reçut ses bulles. Dans l’ancienne France, le sacre des Evêques avait lieu généralement à Paris. Il suivit la coutume. Il fit une retraite d’un mois chez les Chartreux. La cérémonie se déroula le 27 septembre 1637. Elle eut lieu en l’église de l’Abbaye des Chanoines Réguliers de Sainte Geneviève. L’ordination épiscopale lui fut conféré par l’Archevêque de Toulouse, Charles de Montchal, assisté des évêques de Senlis : Nicolas Sanguin, et de Meaux : Dominique Séguier. La cérémonie terminée, il se retira encore àla Chartreuse, puis à l’Abbaye de Chancelade.

    Il acheva de mettre la main aux derniers préparatifs de son entrée dans le diocèse qu’il avait  mission de gouverner et prit ses dispositions pour la direction de l’Abbaye de Chancelade. Il arriva en Quercy début février 1638 et s’installa au Château de Mercuès, résidence des évêques de Cahors. La situation du diocèse était difficile. Il commença son œuvre en convoquant un synode qui eut lieu le 21 avril, suivi d’une série régulière jusqu’à sa mort.

    Le synode achevé et les premiers règlements adoptés, il commença sa visite pastorale. Celle-ci ne devait finir qu’avec sa vie. Il lança aussi des missions paroissiales ; organisa un Séminaire qu’il confia aux Lazaristes de saint Vincent de Paul, son ami ; il réorganisa les structures diocésaines ; suscita des conférences ecclésiastiques ; mit sur pied des œuvres de charité ; encouragea la dévotion au Saint Sacrement ; poussa à la piété mariale en manifestant son attachement pour Rocamadour ; fonda des hôpitaux et des orphelinats ; soutint l’instruction populaire. En même temps, il tint tête à toutes les oppositions, se montrant- en toute circonstances-  homme de courage. On le vit bien dans la manière avec laquelle il lutta contre les duels, un des fléaux du Quercy. On le vit aussi dans la manière dont il se comporta durant les troubles dela Frondecomme devant la révolte d’une partie de son clergé. Il fut aussi homme de fermeté quand il dut prendre parti devant les problèmes doctrinaux de son temps, en étroite union avec le Saint siège : gallicanisme, jansénisme, morale relâchée et surtout lutte contre les protestants qui fut l’un des axes  majeurs de son action.

    Le sommet de cette action apostolique fut atteint lors du Jubilé accordé par le Pape Alexandre VII de 1657 à 1658.

    Epuisé par son activité et par ses austérités, il mourut au Château de Mercuès le 31 décembre 1659. Il fut inhumé dans l’église des Chanoines Réguliers de Cahors.

    Cette mort fut un deuil public. La réputation de l’évêque se répandit. Il y eut de nombreux miracles et l’enthousiasme populaire fut tel qu’on envisagea de proclamer Alain bienheureux.

     

     

    Le bienheureux Alain de Solminihac, évêque de Cahors

     

    la sépulture d’Alain de Solminihac dans la cathédrale de Cahors.

     

     

    Dès 1661, l’évêque de Cahors, Nicolas de Sevin, entreprit les premières démarches. Le procès rencontra des difficultés inhérentes aux hommes et aux évènements.La Causefut introduite par Pie VII le 6 août 1783 ; le 19 juin 1927, Pie XI signa le décret sur l’héroïcité des vertus et, le 13 juillet 1979, Jean-Paul II reconnut un miracle accompli à Cahors en 1661 concernant la petite Marie Ladoux, âgée de cinq ans.

    Le 4 octobre 1981, le pape Jean-Paul II proclama Alain de Solminihac bienheureux, honneur attribué l’année précédente à son contemporain, François de Laval-Montigny, premier évêque de Québec. Cette béatification a mis en lumière la personnalité et la sainteté d’un évêque qualifié de « Borromée français » qui contribua à la réforme de l’Ordre Canonial et à la remise en ordre du diocèse de Cahors, dans l’application du concile de trente.

     

    Sa dimension spirituelle lui permit de jouer un rôle majeur dans l’église de son temps qu’il contribua à renouveler de concert avec son ami Vincent de Paul.

     


    votre commentaire
  • JEAN-RENÉ BERTRAND ET COLETTE MULLER

     

    Pour mesurer l'ampleur de la crise que connaît le catholicisme, il faut se reporter à la situation qui était encore la sienne au milieu des années 60. La quasi-totalité des Français affichaient une religion. Presque tous, parce qu'ils étaient baptisés à 96 %, se disaient catholiques. Près de la moitié d'entre eux pratiquaient régulièrement. Le rôle éminent du clergé dans son magistère moral, reconnu par tous, demeurait grâce à de puissantes institutions sociales (l'Action catholique sous ses différentes formes, la presse catholique). Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Le catholicisme est en complète transformation. Les changements en cours se situent sur le plan de la vie en société et, de ce point de vue, les catholiques se distinguent moins que par le passé. Par ailleurs, sur le plan organisationnel, on assiste actuellement à une complète réorganisation des cadres paroissiaux. Mais le changement le plus spectaculaire concerne les pratiques traditionnelles.

    Chute de la pratique religieuse en France

    Il faut se rendre à l'évidence, on a assisté au cours des trente dernières années à un véritable effondrement de la pratique. Les travaux pionniers du chanoine Boulard (1), qui datent des années 60, font état de taux de pratique religieuse encore très élevés. A l'époque, la plus grande partie des diocèses comptaient entre 25 et 50 % de pratiquants réguliers. Seuls huit d'entre eux affichaient un taux de pratique inférieur à 10 %. Il s'agissait des diocèses installés dans des zones de culture anticléricale : le Limousin, la Corrèze et la Provence en particulier. A cela s'ajoutaient des zones dites « de pratique majoritaire » : l'Ouest armoricain avec la Bretagne, la Vendée et l'Anjou, les pourtours méridionaux du Massif central, le Pays basque et l'Alsace-Lorraine. Dans ces régions, le taux de pratique dominicale était dans tous les cas supérieur à 75 %. A la même époque, les catholiques faisaient fidèlement leurs Pâques. Dans certains cantons ruraux, on comptait plus de 90 % de pascalisants, en particulier dans les régions les plus pratiquantes de l'Ouest, des Cévennes et des Pyrénées occidentales. Ce taux était de plus de 50 % dans plus de la moitié des campagnes françaises.

    Cette image de la France religieuse des années 60 est importante pour comprendre la situation actuelle. De toute évidence, les pourcentages d'observance dominicale (la présence à la messe le dimanche) et pascale (la participation annuelle à l'Eucharistie au cours de la période de Pâques) ont subi une chute vertigineuse. En une trentaine d'années, et malgré le poids de la tradition et de l'habitude, les pratiques religieuses ont été bouleversées. Le taux moyen de messalisants réguliers (allant à la messe tous les dimanches) était d'environ 45 % vers 1960. Actuellement, les estimations varient d'autant plus que la régularité n'a plus le même sens et devient la participation à l'office dominical deux fois par mois. Une étude réalisée par l'Insee fait apparaître un taux de pratique régulière de 16 % pour 1998. Toujours pour 1998, l'étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) montre que sur les 73 % de Français qui se disent catholiques, 10 % se déclarent, dans les sondages, des pratiquants dominicaux fidèles et réguliers, et 24 % vont à la messe assez irrégulièrement. La méthode est différente de celle mise en place par le chanoine Boulard, ce sont les sondés qui évaluent la régularité de leur pratique. Outre qu'elle recèle une part d'incertitude, elle aboutit à des résultats difficilement comparables avec les précédents. Les curés des paroisses estimaient alors la régularité de l'extérieur, sans consulter les pratiquants comme le font les sondeurs de l'Insee et du Crédoc. Cependant, malgré ces différences méthodologiques, on peut néanmoins estimer qu'en trente ans la chute de l'assiduité dominicale a été d'au moins 65 % (2).

    Les clivages régionaux n'ont guère évolué. Les anciennes régions « de pratique majoritaire » ont mieux résisté que les autres. Quant à celles qui déjà s'illustraient par la faiblesse de leurs taux de pratique, elles ont persisté dans la même voie et restent les régions dans lesquelles le mouvement de fuite des fidèles est le plus avancé. Les changements dans la répartition spatiale du phénomène se situent à un autre niveau. Le trait le plus notable tient à l'aggravation de la situation dans les paroisses périurbaines. L'étalement urbain, phénomène relativement récent, a fait surgir autour des villes des zones où la culture et les modes de vie sont différents de ceux des centres-ville. On y constate souvent des taux de pratique dominicale de 2 ou 3 %, alors que dans la couronne urbaine suivante (la couronne suburbaine), plus anciennement construite, ils peuvent quelquefois dépasser la moyenne française. Le contraste est saisissant avec la situation que connaissent des paroisses de centres-ville, où les taux de pratique avoisinent dans certains cas, de plus en plus rares, les 20 %.

    Il semblerait que cette décroissance de l'observance dominicale ait atteint un seuil. Elle montre actuellement une certaine stabilité, en particulier parmi les pratiquants les plus âgés, les femmes, et dans les milieux sociaux les plus favorisés. Mais cela ne suffit pas à remettre en cause l'ampleur du phénomène de désertion. Pour bon nombre de catholiques, aujourd'hui, la participation à l'assemblée dominicale ne fait plus partie du champ des obligations auxquelles ils doivent se soumettre en tant que catholiques. C'est la paroisse comme lieu historique de la pratique qui est en crise.

    Recompositions paroissiales

    En plus de la désertion des fidèles, un autre problème se pose à l'Eglise catholique : celui de la crise des vocations sacerdotales. En quarante ans, de 1950 à 1990, le nombre des ordinations a été divisé par dix, y compris dans les régions recrutant traditionnellement plus que d'autres. L'encadrement des fidèles, de ce fait, devient de plus en plus difficile. Jusqu'en 1970, l'organasation des paroisses n'a guère préoccupé les diocèses. Les églises accueillaient tranquillement les fidèles le dimanche, et la baisse pourtant visible des effectifs ne suscitait pas de graves inquiétudes. On comptait alors près de 38 000 paroisses en France. Chacune avait son curé, ou du moins était desservie régulièrement. La situation a changé en une quinzaine d'années. Dès 1980, le maintien de la messe dominicale n'était plus assuré dans plus de la moitié des paroisses, faute de fidèles parfois, mais souvent faute de prêtres. Le ralentissement des vocations a fini par remettre en cause l'organisation même du service religieux.

    Progressivement, les évêques ont donc dû engager une restructuration complète de leurs diocèses. Très souvent, des paroisses nouvelles ont été créées, abolissant les plus petites et regroupant les plus dépeuplées. Chaque diocèse a agi seul, indépendamment des autres, comme une Eglise particulière, qu'il est d'ailleurs au regard du droit canon (le droit ecclésiastique). Il n'existe en effet aucune règle formelle en la matière. La création par un évêque d'une nouvelle paroisse n'est soumise qu'à la consultation de son conseil presbytéral. L'empirisme a donc souvent fait loi. Le plus facile a été de recomposer les paroisses des campagnes. La désertion des églises ayant accompagné celle des communes rurales, le prêtre, souvent seul, la plupart du temps trop âgé, ne pouvait assurer une desserte trop éparpillée. Les paroissiens ont donc été encouragés, associant leurs convictions et leurs énergies, à se déplacer et à se regrouper dans une paroisse plus importante. De nombreuses paroisses sont nées de ce type de regroupements. Cela ne s'est pas toujours fait sans résistance de la part des fidèles. Des problèmes d'infrastructures se posaient. Des personnes âgées avaient des difficultés à changer leurs habitudes et à se déplacer. Les habitants de tel village étaient peu enclins à se retrouver à la messe avec ceux du village voisin. Parfois, le simple attachement au clocher du village suscitait des réticences. Toutefois, après une première désorientation générale, bien des communautés ont pris forme, la nouvelle paroisse s'installant dans un territoire élargi (3).

    Les restructurations ont nettement moins affecté les paroisses situées en zone urbaine. Dans les très grandes agglomérations comme Paris et les centres des grandes villes, elles n'ont pas été nécessaires. La désaffection des fidèles n'a pas suffi à désemplir les églises au point de justifier la création de paroisses nouvelles. Même réduits, les effectifs des fidèles sont restés suffisants pour que les offices soient maintenus. La forte concentration démographique et l'incessante croissance de la population urbaine font ici la différence. Par ailleurs, les catégories sociales des centres-ville sont d'un niveau relativement plus élevé. Or, selon plusieurs enquêtes d'observance dominicale, ces catégories sociales conservent un taux de pratique régulière plus important que la moyenne (15 % dans certains cas, alors que la moyenne française n'atteint pas 10 %). La mobilité des urbains permet d'étoffer les assemblées. En ville, les catholiques n'hésitent pas à se déplacer pour profiter d'une certaine spécialisation des paroisses, les unes appréciées pour leurs orgues, d'autres pour leur liturgie, d'autres encore pour leur clergé, d'autres enfin pour le dynamisme de la communauté paroissiale. Ce n'est pas tant à l'intérieur des grandes villes qu'à leur périphérie, dans les banlieues, que la question du maintien des paroisses se pose à l'autorité diocésaine. La chute des effectifs du clergé en activité, conjuguée à des taux de pratique religieuse extrêmement faibles, rend le fonctionnement de ces paroisses de plus en plus problématique.

    Depuis 1985, date des premières recompositions dans le diocèse de Sens-Auxerre, plus des trois quarts des diocèses ont accompli cette reconfiguration paroissiale. Les diocèses parisiens n'en ont pas éprouvé la nécessité ; quelques autres y ont renoncé. Il semblerait qu'aujourd'hui la tâche soit accomplie. La paroisse historique a fait place à une autre forme de communauté paroissiale.

    Catholiques, des rites aux valeurs

    La vie paroissiale n'est plus le centre de la vie sociale. Elle n'a plus, comme par le passé, d'effets structurants sur l'organisation de la société. Alors que la vie associative se développe sous de multiples formes et devient le ferment de la vie publique, la communauté des paroissiens n'est plus qu'une association parmi d'autres sans être tout à fait comme les autres, une association où l'investissement personnel demeure très fort. Entre les croyants au sens le plus large et les observants, fidèles pratiquants, se situent les plus nombreux, les catholiques que l'on peut qualifier de catholiques « des rites », demandant les sacrements des quatre saisons de la vie (baptême, profession de foi, mariage, inhumation), respectant les fêtes obligatoires de la liturgie, fidèles des cimetières, des pèlerinages et des dévotions aux saints. Ils sont les catholiques « des valeurs », ayant le sens de la famille, de l'autorité, de la liberté, du partage, de la solidarité. Ces catholiques « des rites » et « des valeurs » demeurent nombreux. Ce sont les catholiques visibles d'aujourd'hui. Beaucoup sont engagés de multiples façons, soit aux côtés des prêtres dans le cadre paroissial, mais également et de plus en plus souvent en marge de l'institution, réunis dans des mouvements ou des communautés de natures diverses.

    De la paroisse à la cité

    Plusieurs facteurs ont contribué à encourager la mobilisation des laïques dans la vie et la gestion des paroisses : les réformes issues du concile Vatican II, la raréfaction des prêtres et les recompositions paroissiales. Diverses institutions paroissiales existent qui permettent aux fidèles de s'investir aux côtés du curé : le conseil économique paroissial, le conseil paroissial de pastorale, les équipes d'animation paroissiale (EAP), les équipes liturgiques. Ces divers groupements de base de la communauté chrétienne offrent aux fidèles la possibilité de participer à l'organisation de la communauté, et en particulier à la gestion collective des assemblées. A cela s'ajoutent d'autres engagements comme la catéchèse, les préparations au baptême et au mariage ou parfois la présidence des sépultures. De la sorte, le principe de la coresponsabilité se renforce dans la paroisse. Les laïques, conformément aux souhaits de la hiérarchie épiscopale, prennent une place plus importante et plus diversifiée. Ce sont souvent les plus anciens et les plus fidèles qui sont les plus actifs.

    La participation à l'assemblée paroissiale reste encore réduite, l'engagement des catholiques se situant aussi et plus souvent dans d'autres formes de mission ou de spiritualité. Hier, l'épanouissement des mouvements de jeunesse en particulier, ainsi que les diverses associations de laïques rattachées à l'Action catholique, ont en effet eu pour conséquence la multiplication des célébrations alternatives pouvant se substituer à la messe dominicale. Mais, contrairement à ce qui a parfois été dit, ce serait surestimer l'apostolat des laïques que de lui attribuer la désertion des lieux de culte (4). Depuis les années 70, les mouvements de jeunesse, de même que les diverses formes d'apostolat laïque, ont eux aussi vu leurs effectifs diminuer. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 1957, les deux branches masculine et féminine de la Jac (Jeunesse agricole catholique) comptaient 200 000 membres. Au milieu des années 90, le MRJC (Mouvement rural de jeunesse chrétienne), qui fédère divers mouvement de jeunesse dont la Jac, ne regroupait plus que 15 000 jeunes. Le déclin s'est poursuivi au cours des années 90, et cela n'a pas eu pour effet, loin s'en faut, d'inverser le mouvement de désaffection des fidèles, toujours plus détachés de leur paroisse. On ne peut néanmoins contester que ces mouvements, aussi fragilisés soient-ils, offrent aux catholiques un lieu leur permettant de vivre leur foi à côté de la paroisse.

    Au cours des années 70, alors que la baisse de la pratique dominicale s'accélérait, on a également vu se manifester de nouveaux besoins spirituels, s'afficher de nouvelles manières de vivre en communauté. Les réseaux communautaires (5) existent dans toute la France mais, depuis une trentaine d'années, se sont développés spécialement autour de trois pôles : la région lyonnaise, l'Ouest, le nord de la région parisienne. Certaines communautés se sont réfugiées dans les solitudes rurales, d'autres ont élu domicile au coeur des grandes agglomérations.

    Bon nombre de ces communautés sont affiliées au mouvement du Renouveau charismatique, mouvement religieux apparu aux Etats-Unis en 1901 et qui s'est très largement diffusé à l'échelle du monde à partir des années 70, en particulier en Europe. La France est touchée en 1971. Ce n'est pas un hasard. Depuis 1965 s'était développée une contre-culture jeune reposant sur le rejet des valeurs des adultes : travail, maison, voiture, consommation, pouvoir politique, raison, discours des Eglises traditionnelles, pour leur en substituer d'autres : sexe, drogue, rock... mais aussi fraternité et émotivité. En mettant l'accent sur le rapport personnel et direct avec la divinité, le mouvement du Renouveau charismatique a donc séduit tout un public pour qui la liberté passait par le renversement des autorités instituées (6). Les communautés de charismatiques ont connu un succès rapide.(...)

     


    votre commentaire
  •  

     

     

    Le premier tableau de Jésus miséricordieux

    (par Eugeniusz Kazimirowski)

     

    L'icône de la Miséricorde Divine avec l’inscription Jésus, j’ai confiance en Toi est, pour les catholiques, l'icône dont Jésus-Christ aurait demandé la réalisation lorsqu'il serait apparu à la mystique sainte Faustine Kowalska de 1931 à 1938 en Pologne. Cette image est destinée à devenir le symbole de la Miséricorde Divine; elle présente Jésus après la résurrection, donnant la grâce des sacrements: le pardon et l'aide. Selon les promesses faites à sainte Faustine lors de cette apparition, Jésus accordera une protection spéciale à chaque personne qui vénérera cette image


    La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. [...] Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Eglise universelle.

    Qui est l’auteur de cette fête ? – Le Seigneur Jésus ! Il dit à Soeur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces (P. J. 699). Jésus parlait de cette fête à Soeur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Eglise ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Eglise sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments » à « qui s’approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300). Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui. Jésus dit : toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition."


    Sainte Faustine écrivait :

    "J’éprouve une douleur atroce, lorsque j’observe les souffrances du prochain. Toutes les souffrances du prochain se répercutent dans mon cœur; je porte dans mon cœur leurs angoisses, de sorte qu’elles m’anéantissent également physiquement. Je voudrais que toutes les douleurs retombent sur moi, pour soulager mon prochain."

    [...]Qu’est-ce que c’est au juste que cette «miséricorde»? Pour nous catholiques, parler de miséricorde c’est d’abord parler du cœur transpercé de Jésus, source d’où jaillit la grande vague miséricordieuse se déversant sur l’humanité. De ce cœur ouvert, Sainte Faustyna Kowalska vit partir deux faisceaux de lumière qui illuminèrent le monde. «Les deux rayons, lui expliqua un jour Jésus lui-même, représentent le sang et l’eau». L’eau qui purifie et le sang qui sanctifie.

    Disons-le avec simplicité, le mot même «miséricorde» est un très beau mot, l’un des plus beaux de notre langue. Etymologiquement, il signifie «qui a le cœur sensible au malheur». Cœur et malheur sont les mots clefs du sens de la miséricorde. Un cœur délicat, plein de compassion, de commisération, de pitié pour le malheur d’autrui renvoie bien sûr, de façon exemplaire, au cœur de Jésus sur la Croix, tout donné pour les pécheurs. Comme disait Jean-Paul II, «à travers le coeur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes».

    Oui, Jésus est, selon les mots de Faustine, «l’Amour et la Miséricorde en personne». Pour le dire autrement, la miséricorde n’est pas un concept, une idée pieuse, mais une Personne! C’est fondamental. Cette miséricorde est le Christ qui se diffuse sur l’humanité par l’Esprit; lequel est dans la Trinité la Personne-Amour. Oui, la miséricorde, ce cœur sensible au malheur et à la souffrance, c’est le nom même de notre Dieu."[...]

    Une veillée de prière pour «tous les baptisés adhérant à la spiritualité de la  Divine Miséricorde» s’est tenue ce samedi 2 avril 2016, Place St Pierre, en présence du Pape François, dans le cadre du Jubilé. Le Pape exhorte à vivre une miséricorde incarnée :

    "Au terme d’une veillée ponctuée de lectures, de méditations et de chants, le Pape François a livré une méditation  centrée sur les nombreux visages de la miséricorde : «il est impossible de tous les décrire, parce que la miséricorde de Dieu est en croissance continuelle. Dieu ne se fatigue jamais de l’exprimer et nous ne devrions jamais nous habituer à la recevoir, à la rechercher et à la désirer. C’est quelque chose de toujours nouveau qui provoque étonnement et surprise en voyant la grande imagination créatrice de Dieu quand il vient à notre rencontre avec son amour».

    La miséricorde de Dieu, manifestée par la proximité, la tendresse, compassion et partage, consolation et pardon, «ne peut nous laisser tranquilles» a encore assuré le Pape. «Nous avons écouté l’Évangile. Thomas ne croyait pas, et a trouvé la Foi en touchant les mains dans les plaies de Jésus. Une foi qui n’est pas capable de toucher les plaies du Christ n’est pas la Foi ! Une Foi qui n’est pas capable d’être miséricordieuse, n’est pas la Foi ! C’est une idée, une idéologie ! Notre Foi est incarnée ! Dieu s’est fait chair pour nous, a souffert pour nous! Et si nous voulons vraiment y croire, nous devons nous approcher des plaies du Seigneur, les caresser, baisser la tête, et laisser les autres caresser nos plaies», n’a pas hésité à affirmer avec force le Souverain Pontife, revenant sur l’Évangile proclamé quelques instants auparavant (Jn 20, 19-31)."[...]

     


    votre commentaire
    • Rocamadour autrefois: la chapelle Notre-Dame

      Rocamadour autrefois: la chapelle Notre-Dame

      C'est vraiment le coeur du pèlerinage avec sa statue célèbre de la vierge noire. Les efforts de l'abbé Cheval ont porté particulièrement sur ce lieu qui a été agrandi tout en essayant de lui conserver son âme. La piété des pèlerins a fait le reste... La chapelle peut paraître un peu encombrée...Ce n'est plus le cas aujourd'hui...

       

       

       

      Rocamadour autrefois

       

       

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

       

       

      Rocamadour autrefois

      Un autel en bronze doré est venu replacer l'ancien retable du XVII-XVIIIème siècle ( mais celui-ci est conservé dans la chapelle Sainte-Anne)

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

       

       

       

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

       

      Des ex-voto : bateaux portés en ce lieu par des marins reconnaissants de la protection de Notre-Dame de Rocamadour, des fers de prisonniers rendant grâce pour leur délivrance

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

      Rocamadour autrefois

        

       


       1 commentaire
       
    • Crypte Saint Amadour ( intérieur)

      L'autel de l'église inférieure Saint-Amadour avant les travaux de restauration du XIXeme siècle. C'est dans cette église que fut conservé entre le XIIeme siècle et le XVIème ( ou il faut détruit par les troupes protestantes qui saccagèrent le sanctuaire) le corps supposé de l'ermite Saint -Amadour. Ensuite et jusqu'aux travaux de restauration des années 1970 les parcelles du corps qui avaient été recueillies étaient laissées à la vénération des fidèle dans un reliquaire

      Crypte Saint Amadour ( intérieur)

      L'église Saint-Amadour avait été entièrement peinte au XIX eme siècle. En 1974 ces peintures furent supprimées. Au dessus de l'autel dans une niche on aperçoit le reliquaire de Saint-Amadour

       

      Crypte Saint Amadour ( intérieur)

       

      Crypte Saint Amadour ( intérieur)

      Crypte Saint Amadour ( intérieur)

      Détail des peintures (aujourd'hui supprimées) de la chapelle

       

      Crypte Saint Amadour ( intérieur)

      Crypte Saint Amadour ( intérieur)

       

       


       1 commentaire
       
    • Rocamadour autrefois : basilique Saint Sauveur ( intérieur )

      L'intérieur de la basilique tel qu'il se présentait dans les années 1950. Elle n'a retrouvé cette orientation primitive que récemment

      La tribune qui aujourd'hui n'a été conservée qu'au fond de la basilique contre le rocher se poursuivait alors sur les côtés latéraux mais sur un seul étage (alors qu'il y en a deux au fond). L'orgue était placé presque au dessus de la porte de la sacristie ( mais décalé sur la gauche) . On le devine sur la photo au bout à gauche...

      Basilique Saint Sauveur

      Le grand Christ de bois qui donne son nom à la basilique : Saint-Sauveur. Il était alors planté dans le sol et non fixé sur le mur comme aujourd'hui

      Basilique Saint Sauveur

      Basilique Saint Sauveur

      Basilique Saint Sauveur

      Basilique Saint Sauveur

      La basilique est une église à deux nefs de trois travées chacune. Il y avait donc un autel central dans la grande abside et deux autels latéraux. Après les travaux de restauration des années 1970 l'église avait perdue son orientation et l'autel était  placé contre un mur latéral. 

      Basilique Saint Sauveur

       Comme l'église Saint Amadour la basilique était entièrement peinte

      Basilique Saint Sauveur

       


       votre commentaire
       
    •  

       

       

       

      Rocamadour autrefois: la chapelle Saint-Michel

      La chapelle Saint Michel

      La chapelle Saint Michel

       


       votre commentaire
       
    • Quelques images de pèlerinage

      Mission paroissiale donnée par deux pères rédemptoristes vers 1935

       

      Quelques images de pèlerinage

      Quelques images de pèlerinage

      Quelques images de pèlerinage

      Quelques images de pèlerinage

       Premiers communiants de la paroisse de Gramat le 9 juin 1924

       

       


    3 commentaires