• Rentrée des catéchismes automne 2015


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    "Ça sert à quoi de baptiser des tout-petits bébés qui ne comprennent rien? " 

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                                                      L'Église baptise les tout-petits bébés depuis longtemps. Quand l'apôtre Pierre, par exemple, baptise le centurion Corneille, sa famille et ses amis (Ac 10), cela comprend bien sûr les enfants et les tout-petits bébés, s'il y en avait. Il en est de même, lorsque Paul baptise son gardien de prison et toute sa famille à Philippes (Ac 16). Les Apôtres se souvenaient de l'affection de Jésus pour les enfants, ils L’avaient souvent vu les embrasser, les bénir et leur imposer les mains.

    « Laissez venir à moi les petits enfants, disait-Il, ne les empêchez pas, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu’appartient le Royaume de Dieu» (Mt 19,14).

     

    Cette parole de Jésus est encore valable pour les tout-petits bébés qui naissent aujourd'hui. Ils ne choisissent pas d'être baptisés, ils ne comprennent pas ce qui se passe, bien sûr, mais cela n'a aucune importance! Car, si leur intelligence ne comprend rien, leur âme, elle, comprend tout! Elle accueille silencieusement le merveilleux cadeau qui lui est fait. Elle est plongée dans l'amour de Dieu, purifiée, vivifiée par l'Esprit Saint. C'est une nouvelle vie qui commence : le bébé devient enfant de Dieu et frère de Jésus pour toujours. Ça sert à ça, le baptême! Pour les petits bébés comme pour les grandes personnes! La grâce du baptême ne dépend pas de l'intelligence de celui qui le reçoit, ni de son âge.

     

     Les parents, parrain et marraine du bébé, saisissent le sens de ce beau sacrement.

    Ils s'engagent à lui faire découvrir l'amour de Jésus, en lui parlant de Jésus, bien sûr, en lui apprenant à prier, en l'emmenant au catéchisme, à la messe etc.

    Ainsi, plus il grandira, plus il connaîtra Jésus, plus il L'aimera, plus il comprendra quel cadeau merveilleux il a reçu le jour de son baptême. Et, à mon avis, il n'en comprendra jamais complètement toute la richesse - ni aucune grande personne. Je crois, Alix, que même, les grandes personnes très savantes et très proches de Jésus ne comprennent jamais entièrement l'incroyable grâce du baptême!

    C'est tellement grand!

    Avec l’aimable autorisation de J. LEVIVIER

    Famille Chrétienne n° 1803 du 4 au 10 août 2012   

     


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    Entretien

    Msgr Raymond Centène

    Source :La Nef N°421 D'OCTOBRE 
     
    Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes (Morbihan), vient de publier un substantiel
    Catéchisme expliqué (1) qui mérite attention. Point de vue d’un évêque sur ce sujet délicat.



    La Nef – Vous venez de publier un livre imposant qui n’est ni plus ni moins qu’un catéchisme : pourquoi une telle initiative ?
    Mgr Raymond Centène
    – Cette publication poursuit deux buts. Tout d’abord, de façon ponctuelle, il s’agit de souligner le vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Église catholique en donnant quelques éléments de réflexion pour vivre l’année de la foi que le Saint-Père nous invite à célébrer à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II. Au-delà de ce premier objectif, et de façon beaucoup plus large, elle est aussi le reflet de l’une des trois responsabilités principales de l’évêque, le munus docendi, c’est-à-dire, la charge d’enseignement. Les évêques sont les premiers catéchètes du Peuple de Dieu.


    En quoi votre ouvrage se distingue-t-il du CEC (Catéchisme de l’Église catholique), à qui s’adresse-t-il plus particulièrement ?
    Le Catéchisme Expliqué suit exactement le plan du CEC. Il s’en distingue en ce qu’il est présenté sous forme d’entretien avec un journaliste puisqu’il reprend, pour l’essentiel, une série d’émissions diffusées pendant trois ans sur les ondes de la radio diocésaine de Vannes, Radio Sainte-Anne, et actuellement diffusées sur Radio Espérance. Le contexte de cette origine lui donne son style particulier, celui d’un entretien familier, accessible à tous. Il s’adresse à tous ceux qui veulent approfondir leur foi, pour eux-mêmes ou pour pouvoir la partager avec d’autres, en rendre compte, l’expliquer. Je pense tout particulièrement aux jeunes à qui souvent les mots manquent pour exprimer leur foi, pour en répondre devant leurs camarades, mais aussi aux parents ou aux grands-parents, soucieux de pouvoir transmettre des repères à leurs enfants ou à leurs petits-enfants et d’une façon générale, à tous ceux qui cherchent un sens à leur vie. Dans le diocèse de Vannes, le « Service diocésain de formation » a prévu plusieurs séances de travail pour le présenter et le lire en groupe. Je le présenterai moi-même à l’occasion de mes visites pastorales.

    L’une des dimensions de la crise dans l’Église n’est-elle pas précisément la transmission de la foi : comment analysez-vous la question du catéchisme dans cette affaire ?
    Le développement de l’individualisme, depuis le XVIIIe siècle, a souvent limité la foi à sa dimension subjective. La foi se réduit alors à des « convictions individuelles ». Chacun a sa foi, chacun a sa vérité. Le sécularisme ambiant qui prétend limiter la religion à la sphère de la vie privée accroît cette tendance depuis les dernières décennies.
    Si la foi n’est qu’une conviction individuelle, elle se heurte à l’incommunicabilité entre les êtres. On peut en témoigner, on ne peut pas à proprement parler la transmettre car elle requiert nécessairement une expérience personnelle qui se réalise ou pas dans l’histoire de chacun.
    Mais la foi ne se limite pas à cette dimension subjective. Elle a aussi un contenu objectif et ecclésial. La foi de l’Église précède et forme la foi de chacun d’entre nous. C’est en ce sens que le dépôt de la foi peut et doit être transmis. C’est en ce sens que saint Paul écrit : « je vous ai transmis ce que j’ai moi-même reçu » (cf. 1 Co 11, 23). C’est en ce sens que l’on peut parler de « la foi catholique reçue des apôtres ». Le dépôt de la foi doit être présenté dans son intégralité et sa cohérence. On voit alors que, loin de s’opposer à la raison, il l’éclaire d’un jour nouveau et qu’il ouvre au raisonnable des horizons qui étaient fermés au rationalisme.
    La crise du catéchisme ou de la catéchèse ne date, hélas ! pas d’aujourd’hui et comme c’est 
     
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    Après les premières semaines de l'année scolaire, souvent agitées et passablement chargées, les vacances de la Toussaint nous permettent de faire le point. Peut-être pouvons-nous en profiter pour réfléchir à la manière dont nous envisageons, pour nos enfants, la question du catéchisme. Le catéchisme, est-ce seulement l'affaire des prêtres et des catéchistes? Que pouvons-nous et devons-nous faire dans ce domaine ?

     

    Les parents sont et demeurent les premiers éducateurs de leurs enfants, y compris en ce qui concerne la Foi. Cela ne signifie pas, bien entendu, qu'ils soient les seuls à intervenir. Un des aspects de leur mission consiste justement à déléguer une partie de leurs responsabilités à des personnes compétentes : enseignants, moniteurs sportifs, chefs scouts et, pour ce qui concerne l'éducation de la Foi, prêtres et catéchistes. Mais ils ne sauraient se décharger totalement de leurs responsabilités, que ce soit à l'égard de l'école, du catéchisme ou de tout autre cadre éducatif.

     

    que nous en soyons dans notre vie avec Dieu et même si nous nous sentons incapable d'aider notre enfant pour tout ce qui concerne la catéchèse, nous ne pouvons pas nous en désintéresser. D'ailleurs, regarder régulièrement le livre et le cahier de catéchèse avec l'enfant, participer aux réunions de parents, aux messes et aux célébrations, tout cela ne demande pas de compétence particulière : seulement du temps et de l'amour. L'enfant sent très bien quelles sont nos priorités : il ne prendra le catéchisme au sérieux que s'il voit que, pour nous, le catéchisme est encore plus important que l'école. Il ne sera assidu et appliqué que si nous l'aidons à donner au catéchisme la priorité sur toutes ses autres activités extra-scolaires.

     

    Tous les prêtres et les catéchistes l'affirment clairement : ce qu'ils s'efforcent de semer pendant les quelques heures consacrées à la catéchèse n'a pas beaucoup de chance de porter du fruit si l'environnement familial est indifférent. Car être chrétien ne consiste pas d'abord à savoir beaucoup de choses sur Dieu mais à vivre avec Lui. On est chrétien vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année... pas seulement pendant l'heure de catéchèse. Et pour cela, l'enfant a absolument besoin de ses parents. Évidemment, c'est très exigeant pour nous : nos enfants, en effet, n'ont pas besoin de grands discours mais d'exemples vivants. Si nous voulons que la catéchèse ne donne pas seulement aux enfants une sorte de culture religieuse mais qu'elle soit vraiment un chemin vers Dieu, il est indispensable que, nous aussi, nous acceptions de nous mettre en route. L'exemple le plus flagrant concerne la messe : nous ne pouvons pas nous contenter de dire à notre enfant d'y aller si nous-même n'y allons pas ! Et cela est vrai, bien entendu, pour tous les autres aspects de la vie chrétienne : amour du prochain, liberté à l'égard de l'argent, honnêteté, etc.

     

    Tout le monde n'est pas appelé à être catéchiste, c'est entendu. Mais tout le monde peut (doit) se poser la question pourquoi pas moi ? Être catéchiste, en effet, n'est pas réservé aux femmes (même si les horaires sont souvent peu compatibles avec la vie professionnelle), ni à de rares élites particulièrement instruites en matière religieuse et compétentes sur le plan pédagogique. Bien des catéchistes - et non des moindres - ont commencé modestement, en acceptant tout simplement de se former, de recevoir conseils et remarques. Alors, vraiment, pourquoi pas vous ? Et si vous n'êtes pas destiné à être catéchiste (au moins cette année, déjà entamée) vous pouvez sûrement donner un coup de main ponctuel pour une célébration, la préparation d'une messe, un temps fort ou une récollection. Et pourquoi ne proposeriez-vous pas de seconder la catéchiste en charge d'une équipe ? C'est très enrichissant de travailler en binôme, beaucoup moins fatigant et souvent très formateur.

     

    «Tout ça, c'est très bien dans une «bonne» paroisse, pas dans la nôtre !» pensez-vous peut-être. Mais croyez-vous vraiment qu'il existe une paroisse idéale ? Certes, il est beaucoup plus facile d'être catéchiste dans certaines paroisses (ou écoles) que dans d'autres, pour tout un tas de raisons liées en particulier à la personnalité du prêtre responsable, à la qualité du parcours retenu, aux liens existant entre catéchistes, etc. Mais le Seigneur sait très bien dans quelle paroisse vous êtes et c'est là qu'il vous appelle alors, faites-Lui confiance, en n'hésitant pas à Le harceler de vos doléances et de vos questions. «Demandez et vous recevrez», c'est Lui qui l'a dit !

     

     


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    " Beaucoup d'enfants catéchisés ne participent pas à la célébration  eucharistique. 

     Va-t-on finalement renoncer au lien pourtant nécessaire entre la catéchèse et la liturgie de l'Église ? "

     

     

     C'est  l'interrogation d'une personne qui se présente elle-même comme une catéchiste de longue date. Elle note des évolutions à ses yeux inquiétantes. 

     

     

     Des responsables de la catéchèse disent qu'on ne peut plus demander aux enfants de participer à la messe dominicale dans les paroisses nouvelles, car cela impose de se déplacer d'une communauté à l'autre. Dans les revues et les réunions, on pose régulièrement la question : un enfant peut-il faire sa première communion, s'il ne va pas à la messe ? 

     

     

     Dans certaines paroisses, les rares enfants qui viennent à la messe sont pris à part au moment de l'Évangile et ne reviennent qu'au Notre Père.  Autrement dit, ils ne sont pas initiés à la prière de l'Église, ils ignorent la consécration, à l'âge où ils vont  communier ou même faire leur profession de Foi.

     

    A la messe, le Christ se révèle comme 

    vivant et vivifiant.

     

     Ne répondons pas trop vite ! Il y a des difficultés objectives. 

    La première est sans doute la déchristianisation des familles, qui non seulement se maintient mais s'aggrave. La participation à l'Eucharistie devient une chose occasionnelle et périphérique, alors qu'elle devrait être "au cœur de la Foi", pour reprendre  l'expression de nos évêques.

     

     La liturgie est "source et sommet de toute la vie de l'Église et de sa mission", comme Vatican II l'a redit avec insistance.  Prétendre initier des enfants à la Foi et à la vie chrétiennes sans les initier à la prière de l'Église, c'est s'engager dans un combat perdu d'avance. C'est réduire la religion à de belles idées et à de bons sentiments, qui s'envoleront dès le premier courant d'air. C'est renoncer à l'expérience spirituelle et sacramentelle où le Christ se révèle comme vivant et vivifiant. 

    C'est également accepter cette " amputation d'avec le Corps-Eglise " (comme le dit cette catéchiste) tellement contraire à l'intuition des évêques qui souhaitent que la communauté entoure et intègre les enfants catéchisés.

     On peut objecter que la    catéchèse des enfants doit s'inspirer du catéchuménat des adultes, et donc accepter des cheminements, ne pas    sacramentaliser trop vite, valoriser ce que vivent les enfants, etc... Mais la question reste entière (elle se pose d'ailleurs dans le catéchuménat) :comment entrer pleinement dans la vie de la communauté, dans sa prière, dans sa mission, si  habituellement on est ailleurs? S'il fallait choisir, ne vaudrait-il pas mieux la messe sans caté que le caté sans la messe ?

     

     

    Se laisser prendre par le 

    Mystère de la Foi.

     

     

     Sans en faire un absolu (car toute pastorale a ses limites), on pourrait s'interroger à partir de l'expérience des chrétiens orientaux. Dans leur tradition, le catéchisme est pratiquement inexistant; c'est la vie liturgique qui est le creuset de la Foi. 

     

     Nous, les Latins, sommes terriblement rationalistes et volontaristes; eux sont davantage contemplatifs et spirituels. Le souci dominant de nos catéchistes et de nos animateurs liturgiques, c'est que les enfants "comprennent". Souci légitime, mais qui engendre une tentation classique : mettre le Mystère à leur portée, c'est-à-dire l'abaisser, le mettre à leur mesure, c'est-à-dire le rétrécir. Comprendre, n'est-ce pas d'abord prendre, ou se  laisser prendre ? Sans ce "saisissement" premier, on ne saisira jamais rien. En tout cas, pas le cœur de la Foi.

     On trouvera ces propos   mystiques ou utopiques, trop éloignés de la réalité. Pourtant, j'ai vu non seulement des enfants, mais des familles prendre goût à la célébration eucharistique : il est grand, il est beau, le Mystère de la Foi! Certes, les responsables avaient un souci d'accueil et d'adaptation, ils veillaient à la qualité des textes et de la musique. Mais point trop n'en faut : la solution n'est sans doute pas du côté de "célébrations" laborieusement inventées, avec beaucoup de paroles, d'agitation et parfois de niaiseries.

     Une messe avec les enfants ne doit pas être trop spéciale, sinon, on les enferme dans des expressions marginales, au lieu de les introduire dans la liturgie commune de l'Église. Et sans doute ne doit-elle pas être mensuelle, contrairement à une pratique fréquente, car le rythme de l'Église, déjà inscrit dans la Bible et l'Évangile, est le rythme hebdomadaire.

    Père Alain Bandelier.                                            

     

     


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