• Brêve histoire du prieuré de Catus

     Le prieuré Saint Jean (XIIème ; XIVème ; XVème; XVIème siècle) 

     

     Une légende explique le nom de “Catus” en faisant le lien avec “le chat” ( catus en latin) . Cette légende parle d’un gros chat qui aurait élu domicile dans une grotte . En fait l’origine la plus probable serait une fabrique de poteries...

    Catus possédait avant le XIème siècle un petit monastère placé sous la protection de saint Barnabé . On n'en connaît pas bien les origines . Ce monastère ruiné a été abandonné. C'est au XIème siècle qu'a été fondé le prieuré Saint Jean-Baptiste.  Autour de ce prieuré  s'est  ensuite constitué le bourg .

     

    Histoire

     

     Le prieuré Saint Jean a dû voir le jour dans la première moitié du XIème siècle. Pourquoi une installation en ce lieu ? Catus se situait alors sur une voie de passage très importante entre Cahors et Périgueux,  la Rochelle et Narbonne. Il y avait aussi la proximité de grands centres économiques du Moyen Age qu’étaient Toulouse et Cahors. La route de pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle était aussi toute proche...

     

    Ces voies de communications qui servaient au passage des pèlerins, au commerce et aux échanges étaient favorables à l'installation d'un prieuré et à sa subsistance ( ainsi des droits sont perçus sur les moulins situés sur le Vert, près duquel est construit le prieuré ) . Du reste plusieurs prieurés importants étaient installés dans un périmètre assez proche de Catus, en particulier Dégagnazes, ou Duravel un peu plus loin .

     

     Les bâtiments réservés aux moines (dortoir, réfectoire, cuisine et salle capitulaire) ainsi que l’église sont construits dans la seconde moitié du XIIème siècle et furent terminés avant 1216. Le prieuré connaît alors une grande période de prospérité . Pendant longtemps, le prieur a été à la fois le supérieur du prieuré et le seigneur du village qui s'est construit tout autour de l'église. 

     

     Le monastère est mentionné pour la première fois en 1095 comme dépendance de l'abbaye Saint-Michel de Cluse au diocèse de Turin. Il semble que le monastère de Catus voulant garder son indépendance et  échapper à la tutelle de l’abbaye de Moissac trop proche  ait opté pour la lointaine abbaye de Cluse . Cette indépendence est affirmée pour la première fois en 1115 ( Située dans le Piémont, l'abbaye  Saint Michel de Cluse était très importante . Elle a été fondé à la fin du Xème siècle par un seigneur auvergnat, Hugues de Montboissier. Cette abbaye a mené à partir du milieu du XIème siècle une politique d'expansion en Aquitaine. A t-elle fondé Catus comme un moyen de contrôler le Sud Ouest de la France ?). La règle de saint Benoît réformée par Cluny fut adoptée par Cluse et, donc aussi par le prieuré de Catus. La première pierre de l’autel fut posée entre 1113 et 1120 et l’abbé de Cluse Hermingarde était présent pour l’occasion. 

     

     A partir du XII-XIIIème siècle, le village devient un bourg fortifié. Des remparts sont construit, un fossé est creusé . On construit un château qui sera longtemps la demeure du prieur.

     

    Brêve histoire du prieuré de Catus

     

    Simon de Montfort venant de Penne est passé à Catus vers 1212 .

     

    Au XIIIème siècle le monastère est à son apogée . Il y avait un pèlerinage à Saint Barnabé avec un puits dont les eaux étaient réputées avoir certaines vertus .

     

     En 1257 une transaction entre le comte Alphonse, l’évêque de Cahors et l’abbé de Cluse accorda des franchises supplémentaires aux habitants de Catus .

     

    Cette période de prospérité fut suivie d'une période de relâchement et de décadence. Guillaume de Guitard prieur vers 1285 essaya d’y remédier et de redresser la situation . Un chapitre général se tint à Cluse en 1291 : les biens du prieuré furent hypothéqués. L’abbé de Cluse vint même à Catus . La décadence se poursuivi avec la nomination de Pierre de Pomiers, puis avec celle de Guillaume de la Salette.

     

    La guerre de cent ans


    La guerre de Cent Ans a été une période particulièrement néfaste pour Catus. Les troubles importants et les ravages des armées ont accéléré le processus de décadence du prieuré. Les anglais se sont emparé de Catus en 1359 . La ville s’est révolté mais fut reprise par les anglais en 1369 et dévastée pendant dix ans. Le prieur ne pu s’intaller de nouveau à Catus que vers 1435 . C’était Pierre de Garis . Jean du Mas lui succéda en 1450-1484 .

     

    Pendant la Guerre de Cent ans, le cloître et une partie de l'église furent détruits.  L'église a été abandonnée pendant 40 ans. Le prieuré fut abandonné à la fin du 14e siècle . Jean de Mons sera le dernier prieur nommé par l’abbé de Cluse . Les autres prieurs seront des prieurs commendataires .

     

     L’église a été restaurée et voûtée ainsi que dotée d’un choeur de style gothique, à la fin du XV° et au début du XVIème siècle par Antoine de Luzech ( prieur commendataire), futur évêque de Cahors et Jacques de Miolans . Avec la construction de la voûte il faudra construire des arcs-boutants pour soutenir les murs qui la portent . Dès 1696, l'ancienne salle capitulaire du 12e siècle est transformée en sacristie Le cloître ne sera pas reconstruit. (On a retrouvé au moment de fouilles très récentes de très nombreux chapiteaux et des morceaux de colonnes enfouis dans le sol). C'est au XVIIème siècle que l'église du prieuré devient église paroissiale et change de vocable pour devenir l'église Saint Astier (précédemment il y avait deux églises : l'église du prieuré Saint Jean et l'église paroissiale Saint Astier. L'église paroissiale Saint Astier était à l'emplacement du presbytère . Elle était en mauvais état ce qui occasionna sa démolition  ) 

     

     Pendant la Révolution Française, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux  entre 1792 et 1796 et répartis entre plusieurs propriétaires . Ils sont transformés en granges ou en caves.

     

     Pendant le XIXeme siècle, les prêtres successifs, avec le Conseil de Fabrique, ont eu le souci de l'entretien de l'église. En 1800 le clocher a été en partie reconstruit . En 1804 le niveau du sol de la nef et du choeur a été rehaussé . C’est ainsi aussi que le curé de Catus a racheté la salle capitulaire ( transformée en boulangerie) pour en refaire la sacristie.

     

     Quelques travaux de dégagement et de confortation sont entrepris à la fin du XIXème siècle. En 1924 les voûtes ont été remises en état et le clocher a été consolidé. De 1949 à 1954 un chaînage en béton armé est venu renforcer les murs du clocher. 

     

    Bâtiments subsistants du Prieuré

     

     L’ancienne salle capitulaire, affectée à l'usage de sacristie de l'église : classement par arrêté du 4 mars 1891  

     

     L’église : classement par arrêté du 10 juin 1908 

     

     Des façades et toitures des immeubles bordant la place de l'église (restes des anciens bâtiments abbatiaux) : inscription par arrêté du 20 novembre 1942 

     

     Des vestiges des bâtiments conventuels situés sur la parcelle AC 185 : inscription par arrêté du 3 juillet 1995, modifié par arrêté du 30 août 1995 

     

     Des vestiges des bâtiments conventuels de l'aile est abritant la salle capitulaire et ceux de l'aile nord, à l'exception des aménagements modernes subis par la parcelle 186, et l'ancienne aire du cloître (cad. AC 497 à 499, 186, 173) : classement par arrêté du 20 novembre 1998

     

     La salle capitulaire


     C’est un joyau de l'art roman . La salle capitulaire dans un monastère est une salle de réunion : c'est là que le supérieur réunit les moines pour lire le texte de la Règle (règle de saint Benoît), pour traiter des affaires du monastère et pour éhanger des nouvelles . C'était une salle richement décorée. Elle s'ouvre sur trois baies ornées de colonnes surmontées de chapiteaux sculptés à motif végétaux, animaux ou humains.

     

     A l'intérieur, on y trouve des chapiteaux à motifs géométriques, végétaux ou historiés : la richesse de cette salle est très peu connue dans notre région et mérite d'être découverte : On dit de cette salle qu'elle renferme des chapiteaux dignes des sculpteurs de pierre du cloître de Moissac.

     

     


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