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Qui était Annette Pelras ?
Martyre des carmélites de Compiègne Le 17 juillet 1794 ( dessin de Maillard)
http://martyres.carmelites.free.fr/histoire.html
La Bienheureuse Marie-Annette Pelras : Henriette dite Sœur Marie-Henriette de la Providence faisait partie des Carmélites de Compiègne, décapitées en 1794.
Elle est née à Cajarc dans le diocèse de Cahors le 17 juin 1760 – et fut guillotinée à Paris, le 17 juillet 1794 ( on la fête le 17 juillet). Elle a été béatifiée le 27 mai 1906 par le pape saint Pie X.
Georges Bernanos s'est inspiré de l'histoire de ces carmélites pour écrire son "Dialogue des Carmélites"
La communauté des Carmélites déchaussées de Compiègne s' était formée en 1641, tirant son origine du monastère d' Amiens. Elle s' était placée sous l' invocation de l' Incarnation, avec une chapelle dédiée à l' Annonciation. Protégé par la Cour du roi de France et par les princesses royales, le monastère se développa sur les bases solides de l' esprit thérésien.
Au début de la tourmente révolutionnaire, les religieuses refusèrent de quitter leur habit monastique et poursuivirent le cours de leurs prières et de leurs sacrifices pour le Christ, pour la France.
En septembre 1792, les carmélites acceptèrent la proposition de leur prieure, la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin, de s' offrir en holocauste pour le Seigneur.
L' acte de consécration fut émis aussi par deux soeurs plus âgées qui dans un premier mouvement avaient eu peur de la perspective de la guillotine...Elle rejoignirent le reste de la communauté, et désormais elles prononcèrent toutes quotidiennement leur acte d' offrande - offrande qui eut lieu deux ans plus tard.
Depuis le 14 septembre 1792, après avoir été expulsées de leur monastère, elles s' étaient divisées en quatre groupes en vêtements civils dans divers logis ou appartements de Compiègne dans lesquels elles se cachaient. Elles continuaient leur vie de prière et restaient en contact les unes avec les autres par la correspondance, des messages transmis par des mains amies. Elles étaient aussi unies sous la direction spirituelle de leur prieure, la Mère Thérèse de Saint-Augustin, qui tâchait de leur rendre visite régulièrement et de leur écrire le plus souvent possible.
Mais elles furent trahies et dénoncées devant le Comité révolutionnaire. Elles furent arrêtées le 24 juin 1794.
Elles furent d' abord incarcérées au couvent Sainte-Marie de la Visitation transformé en prison, puis transférées à Paris. Le 13 juillet 1794, elles furent enfermées dans la terrible prison parisienne de la Conciergerie remplie de personnes condamnées à mort.
Elles gardaient toutefois un esprit de joie et de totale confiance en Dieu. Ainsi à la fête de ND du Mont-Carmel le 16 juillet, une des religieuse réussit à obtenir un morceau de charbon avec lequel elle écrivit un hymne à la Vierge du Carmel sur l' air de la Marseillaise !
Le lendemain elles subirent un jugement sommaire pendant lequel elles manifestèrent leur vertu de force.
Elles furent condamnées à mort pour " fanatisme " ( et spécialement pour leur dévotion au Sacré-Coeur de Jésus ) et pour leur fidélité à la vie religieuse.
Pendant leur transfert vers l' échafaud dressé à la Barrière du Trône, entourées des Sans-Culottes et d' une foule silencieuse,- et pleine de respect pour leur sacrifice - elles entonnèrent le Miserere, le Salve Regina, le Te Deum...
Après avoir chanté le Veni Creator au pied de la guillotine, elles renouvelèrent une à une leurs voeux religieux auprès de leur prieure, et montèrent une à une les quelques marches qui les menaient à leur ultime profession de Foi...
La mère Thérèse de Saint-Augustin fut la dernière à être décapitée, et à prier pour ses soeurs, et pour la France alors qu' elle était en vie.
Elle avait préparé ses filles, et leur répétait : " l' Amour seul sera toujours victorieux, quand on aime, on peut tout. "
Leur martyre survenu le 17 juillet 1794 prouvait une foi de plus la victoire du bien sur le mal, la victoire du Christ.
Trois Carmélites de Compiègne qui étaient en déplacement au moment de l' arrestation de leurs soeurs ont pu témoigner après la Terreur de la vie de la communauté.
Ces seize religieuses se nommaient :
Mère Thérèse de Saint-Augustin, dans le siècle : Marie-Madeleine Claudine Lidoine, prieure, née à Paris le 22 septembre 1752.
Mère Saint-Louis ( Marie-Anne Françoise Brideau ), sous-prieure, née à Belfort le 7 décembre 1751.
Soeur Anne-Marie de Jésus-Crucifié ( Marianne Piedcourt ), née à Paris le 9 décembre 1715.
Soeur Charlotte de la Résurrection ( Anne-Marie-Madeleine Thouret ), née à Mouy ( Oise ) le 16 septembre 1715.
Soeur Euphrasie de l' Immaculée-Conception ( Marie-Claude-Cyprienne Bérard ), née en Normandie le 12 mai 1736.
Mère Henriette de Jésus ( Marie-Françoise de Croissy ), née à Paris le 18 juin 1745.
Soeur Thérèse du Coeur de Marie ( Marie-Anne Hanisset ), née à Reim le 18 janvier 1742.
Soeur Thérèse de Saint-Ignace ( Marie-Gabrielle Trézel ), née à Compiègne le 4 avril 1743.
Soeur Julie-Louise de Jésus ( Rose-Christiane de Neuville ), née à Evreux le 30 décembre 1741.
Soeur Marie-Henriette de la Providence ( Marie Annette Pelras ), née à Cajarc le 16 juin 1760.
Soeur Constance ( Marie-Geneviève Meunier ), novice, née à Saint-Denis le 28 mai 1765.
Soeur Marie du Saint-Esprit ( Angélique Roussel ), converse, née à Fresne-Mazancourt, en Picardie, le 3 août 1742.
Soeur Sainte-Marthe ( Marie Dufour ), converse, née à Bannes ( aujourd' hui dans la Sarthe ) le 2 octobre 1741.
Soeur Saint-François-Xavier ( Elisabeth Juliette Vérolot ), converse, née à Lignières le 13 janvier 1764.
et deux soeurs tourières ( externes ) : la soeur Catherine Soiron, née à Compiègne le 2 février 1742. ; et la soeur Thérèse Soiron, née à Compiègne le 23 janvier 1748.
Les corps des seize bienheureuses furent jetés dans une fosse commune avec d' autres guillotinés dans un lieu qui se trouve aujourd' hui au cimetière parisien de Picpus. Une plaque rappelle leur souvenir.
Les Bénédictines anglaises de Cambrai qui furent incarcérées en même temps qu' elles à la Conciergerie ont recueilli de la part des Carmélites des documents, lettres, vêtements, etc...qui se trouvent aujourd' hui dans leur abbaye bénédictine en Angleterre. La Grande Terreur prit fin avant que la condamnation à mort des Bénédictines ne fût exécutée, ce qui permit leur libération peu après.
Le RP Bruckberger, op, fit tourner en 1959 un film à propos des bienheureuses de Compiègne.
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