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Par Paroisse de Catus le 21 Avril 2012 à 19:24
Le prieuré Saint Jean (XIIème ; XIVème ; XVème; XVIème siècle)
Une légende explique le nom de “Catus” en faisant le lien avec “le chat” ( catus en latin) . Cette légende parle d’un gros chat qui aurait élu domicile dans une grotte . En fait l’origine la plus probable serait une fabrique de poteries...
Catus possédait avant le XIème siècle un petit monastère placé sous la protection de saint Barnabé . On n'en connaît pas bien les origines . Ce monastère ruiné a été abandonné. C'est au XIème siècle qu'a été fondé le prieuré Saint Jean-Baptiste. Autour de ce prieuré s'est ensuite constitué le bourg .
Histoire
Le prieuré Saint Jean a dû voir le jour dans la première moitié du XIème siècle. Pourquoi une installation en ce lieu ? Catus se situait alors sur une voie de passage très importante entre Cahors et Périgueux, la Rochelle et Narbonne. Il y avait aussi la proximité de grands centres économiques du Moyen Age qu’étaient Toulouse et Cahors. La route de pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle était aussi toute proche...
Ces voies de communications qui servaient au passage des pèlerins, au commerce et aux échanges étaient favorables à l'installation d'un prieuré et à sa subsistance ( ainsi des droits sont perçus sur les moulins situés sur le Vert, près duquel est construit le prieuré ) . Du reste plusieurs prieurés importants étaient installés dans un périmètre assez proche de Catus, en particulier Dégagnazes, ou Duravel un peu plus loin .
Les bâtiments réservés aux moines (dortoir, réfectoire, cuisine et salle capitulaire) ainsi que l’église sont construits dans la seconde moitié du XIIème siècle et furent terminés avant 1216. Le prieuré connaît alors une grande période de prospérité . Pendant longtemps, le prieur a été à la fois le supérieur du prieuré et le seigneur du village qui s'est construit tout autour de l'église.
Le monastère est mentionné pour la première fois en 1095 comme dépendance de l'abbaye Saint-Michel de Cluse au diocèse de Turin. Il semble que le monastère de Catus voulant garder son indépendance et échapper à la tutelle de l’abbaye de Moissac trop proche ait opté pour la lointaine abbaye de Cluse . Cette indépendence est affirmée pour la première fois en 1115 ( Située dans le Piémont, l'abbaye Saint Michel de Cluse était très importante . Elle a été fondé à la fin du Xème siècle par un seigneur auvergnat, Hugues de Montboissier. Cette abbaye a mené à partir du milieu du XIème siècle une politique d'expansion en Aquitaine. A t-elle fondé Catus comme un moyen de contrôler le Sud Ouest de la France ?). La règle de saint Benoît réformée par Cluny fut adoptée par Cluse et, donc aussi par le prieuré de Catus. La première pierre de l’autel fut posée entre 1113 et 1120 et l’abbé de Cluse Hermingarde était présent pour l’occasion.
A partir du XII-XIIIème siècle, le village devient un bourg fortifié. Des remparts sont construit, un fossé est creusé . On construit un château qui sera longtemps la demeure du prieur.
Simon de Montfort venant de Penne est passé à Catus vers 1212 .
Au XIIIème siècle le monastère est à son apogée . Il y avait un pèlerinage à Saint Barnabé avec un puits dont les eaux étaient réputées avoir certaines vertus .
En 1257 une transaction entre le comte Alphonse, l’évêque de Cahors et l’abbé de Cluse accorda des franchises supplémentaires aux habitants de Catus .
Cette période de prospérité fut suivie d'une période de relâchement et de décadence. Guillaume de Guitard prieur vers 1285 essaya d’y remédier et de redresser la situation . Un chapitre général se tint à Cluse en 1291 : les biens du prieuré furent hypothéqués. L’abbé de Cluse vint même à Catus . La décadence se poursuivi avec la nomination de Pierre de Pomiers, puis avec celle de Guillaume de la Salette.
La guerre de cent ans
La guerre de Cent Ans a été une période particulièrement néfaste pour Catus. Les troubles importants et les ravages des armées ont accéléré le processus de décadence du prieuré. Les anglais se sont emparé de Catus en 1359 . La ville s’est révolté mais fut reprise par les anglais en 1369 et dévastée pendant dix ans. Le prieur ne pu s’intaller de nouveau à Catus que vers 1435 . C’était Pierre de Garis . Jean du Mas lui succéda en 1450-1484 .
Pendant la Guerre de Cent ans, le cloître et une partie de l'église furent détruits. L'église a été abandonnée pendant 40 ans. Le prieuré fut abandonné à la fin du 14e siècle . Jean de Mons sera le dernier prieur nommé par l’abbé de Cluse . Les autres prieurs seront des prieurs commendataires .
L’église a été restaurée et voûtée ainsi que dotée d’un choeur de style gothique, à la fin du XV° et au début du XVIème siècle par Antoine de Luzech ( prieur commendataire), futur évêque de Cahors et Jacques de Miolans . Avec la construction de la voûte il faudra construire des arcs-boutants pour soutenir les murs qui la portent . Dès 1696, l'ancienne salle capitulaire du 12e siècle est transformée en sacristie Le cloître ne sera pas reconstruit. (On a retrouvé au moment de fouilles très récentes de très nombreux chapiteaux et des morceaux de colonnes enfouis dans le sol). C'est au XVIIème siècle que l'église du prieuré devient église paroissiale et change de vocable pour devenir l'église Saint Astier (précédemment il y avait deux églises : l'église du prieuré Saint Jean et l'église paroissiale Saint Astier. L'église paroissiale Saint Astier était à l'emplacement du presbytère . Elle était en mauvais état ce qui occasionna sa démolition )
Pendant la Révolution Française, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux entre 1792 et 1796 et répartis entre plusieurs propriétaires . Ils sont transformés en granges ou en caves.
Pendant le XIXeme siècle, les prêtres successifs, avec le Conseil de Fabrique, ont eu le souci de l'entretien de l'église. En 1800 le clocher a été en partie reconstruit . En 1804 le niveau du sol de la nef et du choeur a été rehaussé . C’est ainsi aussi que le curé de Catus a racheté la salle capitulaire ( transformée en boulangerie) pour en refaire la sacristie.
Quelques travaux de dégagement et de confortation sont entrepris à la fin du XIXème siècle. En 1924 les voûtes ont été remises en état et le clocher a été consolidé. De 1949 à 1954 un chaînage en béton armé est venu renforcer les murs du clocher.
Bâtiments subsistants du Prieuré
L’ancienne salle capitulaire, affectée à l'usage de sacristie de l'église : classement par arrêté du 4 mars 1891
L’église : classement par arrêté du 10 juin 1908
Des façades et toitures des immeubles bordant la place de l'église (restes des anciens bâtiments abbatiaux) : inscription par arrêté du 20 novembre 1942
Des vestiges des bâtiments conventuels situés sur la parcelle AC 185 : inscription par arrêté du 3 juillet 1995, modifié par arrêté du 30 août 1995
Des vestiges des bâtiments conventuels de l'aile est abritant la salle capitulaire et ceux de l'aile nord, à l'exception des aménagements modernes subis par la parcelle 186, et l'ancienne aire du cloître (cad. AC 497 à 499, 186, 173) : classement par arrêté du 20 novembre 1998
La salle capitulaire
C’est un joyau de l'art roman . La salle capitulaire dans un monastère est une salle de réunion : c'est là que le supérieur réunit les moines pour lire le texte de la Règle (règle de saint Benoît), pour traiter des affaires du monastère et pour éhanger des nouvelles . C'était une salle richement décorée. Elle s'ouvre sur trois baies ornées de colonnes surmontées de chapiteaux sculptés à motif végétaux, animaux ou humains.
A l'intérieur, on y trouve des chapiteaux à motifs géométriques, végétaux ou historiés : la richesse de cette salle est très peu connue dans notre région et mérite d'être découverte : On dit de cette salle qu'elle renferme des chapiteaux dignes des sculpteurs de pierre du cloître de Moissac.
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Par Paroisse de Catus le 20 Avril 2012 à 14:54
Sous la tribune de l'église se situe la pierre tombale de Jean Jourreau décédé en 1797
ci-gît Jean Jourreau qui, pendant 54 ans, a dirigé cette église au milieu deséloges.Il est mort en 1797
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Par Paroisse de Catus le 20 Avril 2012 à 14:04
L'église de Catus est en train de subir une cure de rajeunissement qui nous permet de l'apprécier sous un jour absolument nouveau . Elle était grise et triste et la revoilà dans l'éclat de sa jeunesse...
Et maintenant... au tour des bas-côtés
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Par Paroisse de Catus le 16 Avril 2012 à 11:10
La première phase des travaux est en train de s'achever . La nef est terminée et les échafaudages ont été démontés
Le pavement est restauré et des fils sont placés pour la future sonorisation
Le grand bénitier de marbre a été recollé et remonté
La deuxième phase des travaux va maintenant commencer et elle va porter sur la réfection des bas-côtés de l'église.
Elle nous mènera dans le courant du mois de novembre
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Par Paroisse de Catus le 6 Avril 2012 à 17:03
Né le 28 octobre 1797 à Catus.
Ordonné le samedi 23 décembre 1820, à Paris.
Directeur à Montauban en 1821,
Curé des Junies en 1823, de Catus en 1827. Chanoine honoraire en 1850 .
Décédé le 15 avril 1891
La paroisse de Catus vient de perdre son vénérable pasteur, M. l’abbé Pierre Caviole . Né le 28 octobre 1797, ordonné prêtre en 1820, il faut successivement professeur au petit séminaire de Montauban, sous la direction de M. Jacques Perboyre, vicaire de Notre Dame à Cahors, curé des junies, et enfin curé de Catus en octobre 1827, après la démission de M. Boudousquié, nommé chanoine titulaire de la Cathédrale.
Curé de sa paroisse natale, ayant pour maire son propre père, il lui fallut, pour rendre son ministère possible et fructueux, un tact et une prudence plus qu’ordinaires. Ces deux qualités ne lui firent jamais défaut.
Le zèle pour le salut des âmes, l’amour des pauvres, telles furent les vertus dominantes de M. Caviole .
La révolution avait fait de cruels ravages à Catus comme partout. Le nouveau curé chercha, par tous les moyens, à réparer le mal et à reconstituer l’esprit chrétien dans sa paroisse. Une prédication sans éclat, mais solide, de nombreuses missions, l’établissement d’un couvent de religieuses vouées à l’enseignement des jeunes filles, tels sont les moyens qu’il prit pour arriver à son but.
Toujours prêt à courir auprès des malades, il montra, dans plusieurs circonstances, presque de l’héroïsme.
Une fois entr’autres, ne pouvant arriver auprès d’un moribond, à cause du verglas, il gravit la montagne à genoux, et se retira après de rudes souffrances, heureux d’avoir sauvé une âme.
Si son zèle était ardent, sa charité ne l’était pas moins. Il donnait surtout à ces pauvres qui n’osent pas tendre publiquement la main, mais qui n’hésitent pas à faire du prêtre le confident de leurs misères. Il a tant donné qu’il meurt pauvre, ne laissant à sa riche et honorable parenté que l’exemple de ses vertus.
Telle a été en abrégé, la vie du vénérable curé de Catus.
Voici quelques détails sur ses derniers moments :
Aussitôt qu’il comprit l’approche de la mort, il voulut s’y préparer. Il demanda le saint Viatique et le reçu avec la plus grande piété. Il reçut ensuite l’extrême-onction, répétant, en les appliquant à lui-même, les paroles du prêtre : “Que Dieu me pardonne, disait-il, l’abus que j’ai fait de mes yeux, de ma langue, et de tous mes sens.”
C’était le samedi. Le mercredi 15 avril, le saint Viatique lui fut encore porté dans la matinée. Il mourut le soir, vers 3 heures, sans secousse, comme un cierge qui s’éteint.
Un ancien vicaire
(Revue religieuse de Cahors et Rocamadour)
Lettre de Jean-Gabriel Perboyre à l'abbé Caviole
Publiée dans "correspondance" annotée et publiée par Joseph Van Den Brandt . Pékin 1940, Rome 1996
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